Les travaux du conseil consultatif du Mouvement de la société pour la paix (ex-Hamas), entamés hier à Alger, ne pouvaient, circonstance ou populisme oblige, que sentir le phosphore blanc. Le madjlis echoura du MSP, qui se réunit en session ordinaire à l'effet de débattre de la prochaine élection présidentielle (avril 2009), a consacré toute la séance d'ouverture de ses travaux à la situation à Ghaza. Abderahmane Saïdi, président du conseil, tout en se défendant de faire dans la « surenchère politique » autour de la cause palestinienne, félicitera le gouvernement algérien pour sa « position officielle », mais exige de ce dernier « avec insistance » davantage d'assistance à la résistance et au peuple palestiniens.Dans son discours, le président du Mouvement et ministre d'Etat, Bouguerra Soltani, s'est longuement attardé sur la crise palestinienne, appelant au passage les autorités et l'opinion à « dépasser le cadre de la solidarité traditionnelle » pour apporter à la résistance palestinienne les « soutiens » utiles à sa « victoire ». A ce propos, il exhortera les membres du conseil à travailler sur plusieurs « niveaux » de solidarité et appuis possibles à la résistance. Parmi ces niveaux, M. Bouguerra évoque le « soutien et l'appui logistique » et la « mobilisation » pour le compte du Hamas. « Si on ouvrait demain les listes de volontaires pour la Palestine, je peux vous assurer que la moitié des Algériens en feront partie », a déclaré le président du mouvement. « Israël est une tumeur qu'il faut extraire de la région. » Durant cette session qui se poursuivra jusqu'à vendredi, M. Soltani aura fort à faire avec une contestation interne regroupée autour de Abdelmadjid Menasra, son principal rival. Le soutien apporté par le président du MSP à la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un 3e mandat (la motion de soutien étant décriée par l'opposition) pourrait à la faveur de cette session raviver les tensions et créer un schisme au sein de ce mouvement. Rappelons que les élus du MSP ont été récemment sommés par la présidence du parti de remettre sans attendre leur signature de soutien à la candidature du président Abdelaziz Bouteflika