Le congrès du mois d'août prochain sera décisif pour l'avenir de cette formation politique. Après la réunion en session extraordinaire et ordinaire de son majless echoura (Conseil consultatif ) hier et avant- hier à l'hôtel Safir, le parti du défunt Mahfoud Nahnah a finalement rendu publique, dans un communiqué de presse, la date de la tenue de son congrès fixé aux 5, 6,et 7 août prochain. Après avoir adopté le bilan moral et financier et passé en revue, les questions de l'heure aussi bien au niveau national qu'international, le madjlis echoura a réaffirmé la continuité du combat engagé par Mahfoud Nahnah de son vivant. Une mission dont le but demeure la réunification de la nation musulmane. «L'état d'esprit démocratique et convivial dans lequel s'est déroulée cette réunion témoigne de la maturité des membres du conseil et au demeurant reste une réponse aux détracteurs de ce parti qui n'a pas cessé d'être la cible de ses ennemis et des ennemis de la démocratie», lit-on dans le communiqué final ayant sanctionné cette session. Le madjlis echoura a mis à profit cette manifestation pour réitérer son soutien aux sinistrés du séisme du 21 mai dernier. Concernant la prochaine présidentielle, le mouvement espère qu' «elles se dérouleront dans un esprit serein devant réhabiliter l'acte de scrutin loin de toute pression hégémoniste», ajoute le communiqué. Plus loin, le madjlis se félicite «de la libération des chouyoukh de l'ex-FIS, Ali Benhadj et Abassi Madani, en attendant que le dossier des disparus soit réglé», avant de relancer le débat sur la levée de l'état d'urgence qui «n'a plus lieu d'être», conclut le communiqué. Le prochain congrès extraordinaire est très attendu, autant par les militants de base de ce mouvement que par ses principaux cadres et les observateurs des affaires de cette formation qui se présente comme modérée sur l'échiquier de la mouvance islamiste. Il est vrai, que les enjeux de ces assises sont considérables pour l'évolution du mouvement et de ses futures orientations politiques et stratégiques par rapport aux grandes questions qui sont en débat dans ses rangs et auxquelles il devra apporter des réponses appropriées. Pour le madjlis echoura, la priorité consiste à choisir rapidement sur la base des statuts de la formation un successeur au défunt président du parti, le très charismatique, Mahfoud Nahnah. Cela d'autant, que lors de cette session extraordinaire, et conformément à l'article 45 du règlement intérieur du parti, le madjlis echoura a annoncé que ce dernier a officiellement «annoncé la vacance du poste de président du mouvement pour cause du décès de ce dernier». Il a aussi avalisé «le remplacement au poste de l'ex-président, le choix du député chargé des relations politiques et de l'action diplomatique, M.Mohamed Mégharia, comme président par intérim du parti.» Enfin, il a annoncé le début de la session ordinaire du Conseil consultatif. Autre priorité du futur congrès: trancher définitivement dans les supposées ou avérées «luttes intestines» pour la succession de feu Nahnah entre «courants» ou «ailes» idéologiques rapportées par la presse nationale au lendemain de la mort du président du parti. Et se déterminer par rapport à la grande échéance qui attend le pays, l'élection présidentielle du printemps prochain. A ce propos, il faut dire que si le MSP prépare laborieusement, à l'instar d'ailleurs des autres formations politiques de la scène nationale, ce grand rendez-vous électoral, en revanche, il ne s'est pas encore prononcé sur sa tactique politique pour entrer dans la bataille. En d'autres termes, il n'a pas jusqu'à présent décidé s'il présentera son propre candidat pour la course à la présidentielle, ou s'il apportera son appui à celui qui sera désigné aux termes des alliances politiques du parti en vue de cette compétition.