Venant des Algériens du Centre, de l'Est, du Sud ou de l'Ouest et de l'étranger, les dons avaient afflué pour sauver la vie à Nadir Zemouri, un citoyen de la commune de Tichy, dans la wilaya de Béjaïa. En l'espace de quelques jours, un milliard de centimes avait été collecté par le comité du village El Maden, suite à l'appel lancé en 2017 dans la presse pour venir en aide à un patient atteint d'une maladie rare appelée l'éléphantiasis. Lui-même, Nadir Zemouri, âgé de 40 ans, se débattait seul sans le savoir face à une maladie incurable en Algérie. Il était convaincu que la cause de sa maladie était une piqûre de moustique en bord de mer ! Aucun établissement ni aucun médecin en Algérie n'avait tenté de se pencher sur son cas. «Chaque fois que je voyais un médecin et devant l'ampleur de ma maladie, ce dernier détournait le regard et me demandait simplement mon numéro de téléphone pour me contacter plus tard, mais, bizarrement, tous omettaient de le faire», avait-il affirmé. Après des contacts entrepris par le comité, via l'association Miroir et Différence, présidée par Mme Ouardia Aïbeche, une femme originaire de Tichy, le MCAF était arrivé en renfort. Un comité de soutien national avait été alors créé à l'occasion et l'Etat algérien fut interpellé. L'intervention de plusieurs personnalités fut salutaire pour obtenir l'hospitalisation et la prise en charge par l'Etat de Nadir. De l'aveu de ce dernier, Sidi Saïd, l'actuel secrétaire général de l'UGTA et Abdelkader Mesdoua, l'actuel ambassadeur d'Algérie en France, y sont pour beaucoup. Moins d'une année après, Nadir a renoué avec le sourire. Bien qu'il soit toujours à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, son état s'est grandement amélioré et il n'arrête pas de remercier tous ceux qui ont participé à lui redonner la possibilité de vivre normalement. Suivi par le professeur Corinne Becker, spécialiste en microchirurgie, Nadir a déjà subi avec succès trois interventions. Deux autres seront nécessaires pour le remettre définitivement d'aplomb, nous dit-on. Les initiateurs de ce mouvement de solidarité veulent continuer sur leur lancée. La guérison de Nadir les a boostés. Ils comptent acquérir le matériel nécessaire à pareilles interventions au profit de l'hôpital Khelil Amrane de Béjaïa. Les autorités locales ont déjà promis de prêter main-forte à ce projet. Ainsi, tous les malades atteints d'éléphantiasis en Algérie seront pris en charge localement. Des chirurgiens français sont d'accord pour venir former leurs confrères algériens et leur communiquer leur savoir-faire. Pour réunir la somme nécessaire à l'acquisition de ce matériel (entre 100 000 et 150 000 euros), une série de galas de solidarité sera organisée incessamment à Béjaïa, Tizi Ouzou, Alger et Paris.