Erigé aux abords de la station de bus située au nord, à l'extrémité de la nouvelle ville Ali Mendjeli, le marché informel a été investi jeudi dernier, aux environs de 3 h, par une armada de véhicules appuyée par un cordon impressionnant formé par les forces de police. Le but de la manœuvre était de procéder manu militari à l'éradication des étals et à la fermeture définitive de ce marché très prisé par les riverains. Selon des échos recueillis sur place, ce rush s'explique autant pour la diversité des produits mis en vente que par leurs prix, très attractifs. Au lendemain de cette opération coup de poing, la grogne des riverains était toujours palpable. Pourtant, on doit à la vérité de préciser que d'une manière générale, ces derniers font preuve d'un fatalisme de bon aloi. « Il faut cependant avouer que c'est un coup dur pour nous, et surtout pour ceux qui ne disposent pas d'un véhicule pour faire leurs achats dans d'autres marchés du même genre », s'exclame l'un d'eux. Celui-ci, même s'il comprend le coup de gueule des commerçants ayant pignon sur rue, lesquels voyaient d'un mauvais œil cette concurrence qualifiée de déloyale à bien des égards, estime toutefois que le citoyen est directement affecté par cette opération et, au bout du compte, il en est le bouc émissaire, nonobstant le fait, ajoute-t-il, que des dizaines de pères de famille ont ainsi perdu leur gagne-pain.