Quand anarchie rime avec insécurité Dixième jour de Ramadhan. Une décade macabre dans une ville qui renoue avec l'insécurité, malgré un dispositif policier mis en place mais qui n'a pas prouvé, une fois encore, son efficacité. La peur d'être agressé, un jour, par un énergumène « déphasé » ou « disjoncté », demeure la hantise des citoyens. Pour un fait banal, on peut même tuer surtout quand l'anarchie, conjuguée au laxisme des services de l'ordre, règne en maîtresse des lieux. Le commerçant du marché Bettou, assassiné dans des conditions dramatiques a déjà fait les frais du laisser-aller et du laisser-faire qui s'installe dans la ville sous le prétexte qu'il ne faut pas susciter la colère de ces jeunes désoeuvrés qui sèment la panique là où ils passent. A l'image de ces hooligans qui terrorisent les automobilistes à la sortie du stade Hamlaoui, ou ces cascadeurs de la route qui défient tout le monde sur leurs motos, ou encore ces vendeurs informels qui squattent les chaussées et les trottoirs, ou encore ces gardiens de parkings, armés de gourdins rackettant les gens dans chaque coin de la ville. La peur des agressions dans les quartiers périphériques et les grands regroupements d'habitations où s'accumulent tous les fléaux sociaux n'a pas connu de répit, même, et surtout, durant ce mois de piété et de clémence. Samedi dernier, à la nouvelle ville Ali Mendjeli, qualifiée à tort par certains de lieu où il fait bon vivre, une bataille rangée s'est déclarée entre bandes rivales de jeunes délinquants. Avec pour toile de fond un règlement de comptes, la rixe a failli dégénérer en drame n'était l'intervention des riverains, surtout que plusieurs blessés, dont l'état a été jugé critique, sont toujours en observations aux urgences du CHU de Constantine. Projets de rénovation au lotissement Benabdelkader Erigé en amont du laboratoire de la police scientifique de la sûreté de wilaya de Constantine, le lotissement Benabdelkader devrait prochainement bénéficier d'un terrain mateco dont l'aménagement est prévu sur un terrain d'assiette de plusieurs centaines de mètres carrés. La nouvelle a fait son effet dans cette cité pavillonnaire où ce projet apportera une bouffée d'oxygène aux nombreux jeunes de ce quartier qui souffrent, d'autre part, d'un réseau d'assainissement défaillant, d'un réseau d'AEP truffé de fuites, de l'inexistence d'aires de jeu et de l'absence d'un CEM. Ce qui oblige les adolescents des deux sexes de ce lotissement à faire un trajet rempli d'embûches pour se rendre à l'un des deux CEM situés sur le plateau de Aïn El Bey, et ce en empruntant des voies de circulation et des chemins de traverse connus pour leur grande dangerosité. Victimes d'accidents de la circulation, plusieurs d'entre eux ont en malheureusement payé le prix fort. Tout devrait pourtant rentrer dans l'ordre, selon la déléguée communale des Mûriers dont dépend le lotissement Benabdelkader. Evoquant la récente visite sur site du PAPC et de ses équipes techniques, celle-ci souligne que des solutions seront bientôt apportées à ce problème, autant qu'aux autres maux dont pâtit ce lotissement. Incivisme sur la route Certains Constantinois, pour « tuer » le temps en ce mois de jeûne, excellent dans une certaine innovation, au quotidien. La dernière trouvaille est celle, pour les conducteurs, consistant à s'arrêter, pratiquement en plein virage, sur le bas-côté de la route menant vers Aïn El Bey, en face de la source, (juste avant le barrage fixe) pour procéder au lavage de leurs véhicules à grande eau, inondant du coup la chaussée, avec tous les risques de dérapage pour les voitures arrivant en trombe du côté supérieur, ne se doutant pas que le macadam est bien arrosé. Ceci, sans compter que cette pratique relève du pur incivisme, en plus de constituer un délit d'agression sur l'environnement. Par ailleurs, un citoyen a avisé les agents de la sûreté assurant le barrage de la pratique en question, qui s'exerce à quelques mètres de ce dernier, mais cela n'a apparemment suscité que de l'indifférence. A. B., F. H., S. Arslan