Après la campagne de boycott des véhicules made in bladi, c'est le tour, aujourd'hui, de la volaille. Suite à l'augmentation des prix de la volaille, l'Association de protection et d'orientation du consommateur (Apoce) a lancé, depuis hier, une campagne d'abstention d'achat de la volaille sous le slogan «Khalih yrabi rich» (Laissez-le se faire pousser des plumes). «Nous étions au courant que le prix du poulet allait connaître une augmentation durant cette période de l'été suite à plusieurs facteurs, tels que les prix élevés de l'aliment ainsi que ceux du poussin. Ce que nous ignorions, c'était cette augmentation exagérée pratiquée dans plusieurs coins du pays. Le kilo de poulet est arrivé à 450 voire 500 DA. Un prix qui n'a rien à voir avec le prix de revient réel du poulet», déclare-t-il avant de pointer du doigt les intermédiaires qui monopolisent le secteur. Selon ses propos, il est inconcevable que le poulet soit vendu à 280 DA le kilo pour arriver chez le consommateur à 480 DA. «Nous pouvons comprendre que le prix de l'aliment puisse augmenter, mais il est inconcevable que celui du poussin passe de son prix réel de 50 à 120 DA. Par notre campagne, nous ne visons pas l'éleveur mais plutôt les différents intermédiaires qui spéculent pour faire hausser les prix de la volaille avant sa baisse automatique à l'arrivée de l'Aïd El Adha», ajoute notre interlocuteur. En effet, pour Mohamed, propriétaire d'une boucherie à la rue Belouizdad à Alger, les intermédiaires jouent un grand rôle dans l'augmentation des prix. Chez lui, le kilo de poulet ne dépasse pas les 400 DA. Selon ses clients, les produits de Mohamed sont les moins chers dans la région. Ce dernier explique que les prix plus ou moins bas qu'il pratique sont dus au fait qu'il n'y a pas d'intermédiaire et qu'il achète le poulet directement chez l'éleveur qui est un proche parent. Le Dr Zebdi affirme qu'avant même le début de cette campagne, des résultats ont été constatés tels que le prix du poussin qui a baissé de 40 DA pour tourner autour de 80 DA. En plus de l'augmentation du prix de l'aliment, les commerçants imputent cette hausse à plusieurs facteurs, dont essentiellement le déséquilibre entre l'offre et la demande durant cette période de l'année. Selon le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), El Hadj Tahar Boulenouar, les éleveurs réduisent leur production de crainte de maladies au moment où la demande enregistre une hausse fulgurante. Signalons que la production nationale annuelle estimée à 350 000 tonnes reste insuffisante, étant donné que l'Algérien consomme presque 20 kg/an. Afin de passer au peigne fin toute la filière, les membres du bureau du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (Cnifa) ont été conviés, ce dimanche, à une réunion présidée par le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Les principaux axes du débat étaient la régulation et la maîtrise des intrants avicoles et leur impact sur la réduction des prix de la volaille sur le marché.