La manifestation de vendredi, plus violente que celles des jours précédents, a, à plusieurs reprises, failli tourner à l'affrontement. El Qods occupé De notre envoyée spéciale Ghaza ! Nous résistons ! Nous ne nous mettrons pas à genoux ! » Comme tous les jours depuis le début de l'attaque israélienne en décembre, plusieurs dizaines de femmes se sont retrouvées à la porte de Damas, du côté de la vieille ville donnant sur Al Qods occupé, à l'appel de plusieurs associations. Chaque vendredi plus nombreuses, elles étaient hier plus en colère que jamais. « Nous assistons, par satellite et sur internet, à une extermination en direct, témoigne une manifestante. Tous ces massacres se passent sous nos yeux, alors le moins que l'on puisse faire c'est de montrer que l'on est solidaires. » Ce énième rassemblement arrive après une semaine de tensions au cours de laquelle des soldats ont procédé, une nuit durant, à des fouilles dans plusieurs maisons. 12h45. La prière – depuis le troisième vendredi, les musulmans de moins de 45 ans n'ayant pas le droit de se rendre à la mosquée prient dans la rue – se termine sur un déploiement impressionnant de policiers et de militaires sur les marches face à la porte de Damas. « Vous voyez ? Ils sont plus d'une centaine contre nous, dénonce une manifestante. Ce n'est pas disproportionné, ça ? » Une Israélienne en uniforme fait mine de négocier. « Descendez vous mettre plus bas. Vous n'avez pas l'autorisation de vous mettre là, vous devez descendre ! » Les femmes protestent calmement jusqu'à ce qu'un jeune homme, debout près d'elles, lance : « Allah Ouakbar. » La réponse est immédiate : une des meneuses commence à clamer les slogans que les autres reprennent en chœur. Les Israéliens battent en retraite. De l'intérieur de la vieille ville, on pouvait entendre : « Palestine ! Palestine ! Notre cœur est avec toi ! » Un groupe arrive pour rejoindre les manifestantes, mais un cordon de policiers lui bloque le passage. La pression est telle que l'armée intervient pour stopper la vague humaine. Des secouristes déboulent avec des brancards pour évacuer deux femmes. Celles qui sont sur les marches, encadrées par les forces de sécurité et privées de mouvement, crient de plus belle. Quand arrive le moment de se disperser, les militaires et les policiers resserrent leur pression et encerclent le groupe avec des barrières Vauban pour filtrer le flot. Des femmes hurlent : « Qu'est-ce que vous cherchez à faire ? Vous savez que nous allons continuer ! » Une militante est arrêtée. Une autre tente de s'interposer, en vain, avant d'être mise à l'écart par un policier. « Regardez ce qu'ils nous font et imaginez ce qu'ils font à Ghaza ! Ils veulent nous réduire au silence, écraser la résistance, assure-t-elle. Nous ne voulons pas d'un accord selon les conditions des Israéliens. Nous devons nous unir et continuer à lutter par tous les moyens. »