Des centaines de souscripteurs aux logements sociaux locatifs (LSP) et promotionnels aidés (LPA) affectés à la wilaya de Boumerdès manifestent régulièrement leur colère quant au rythme d'avancement des travaux de réalisation de leurs appartements. Que ce soit à Boumerdès, Naciria, Bordj Menaïel, Souk El Had, Thénia, Boudouaou, Chabet El Ameur ou Hammadi, les postulants ne savent toujours pas à quel saint se vouer pour dénoncer la défaillance et de certains promoteurs. La wilaya de Boumerdès a bénéficié de 5850 logements LPA, mais seules 100 unités ont été achevées et livrées récemment à Ouled Heddadj. A Bordj Menaïel, des dizaines de postulants au projet des 300 logements LPA ont été escroqués par un promoteur à qui ils ont versé la première tranche de l'aide, avant qu'il n'abandonne le chantier au niveau des fondations. Une partie du projet devait être reprise par un autre promoteur, en vain. Idem à Souk El Had où un projet de 50 LPA est bloqué depuis plus de deux ans après le départ du promoteur qui, lui aussi, aurait encaissé 700 000 DA versés par de nombreux citoyens. Certains disent avoir frappé à toutes les portes pour récupérer leur argent et relancer le projet, mais leurs requêtes sont restées lettres mortes. Retards Les projets LSP aussi connaissent des retards énormes dans la réalisation en raison de la complexité du mode de financement de cette formule ainsi que les difficultés que rencontrent nombre d'entrepreneurs pour obtenir les permis de construire et les actes de propriété afin de bénéficier des crédits du fonds de garantie. La wilaya a eu droit à un programme de 7766 unités LSP depuis 2001, mais près de 3000 sont en cours de construction alors que plusieurs chantiers sont bloqués, comme c'est le cas à Beni Amrane (50), Naciria (100), Ouled Moussa (150). Autre problème qui accentue la colère des postulants : le diktat et le chantage qu'exercent certains promoteurs à leur encontre. «Le promoteur nous oblige à payer la seconde tranche du prix de l'appartement pour nous délivrer les contrats de vente sur plan. Alors que sans ce document on ne peut espérer obtenir ni un crédit bancaire ni l'aide du FNPOS, pour financier notre logement», dénonce un postulant au projet de 100 logements LSP de Figuier. Loi bafouée Pourtant, la loi n°11-04 stipule que le mode de financement de ce type de logements se fait au fur et à mesure de l'avancement des chantiers. Aussi, une instruction de la direction locale du logement datée du 3 mai rappelle aux promoteurs qu'«il est strictement interdit d'accepter ou d'exiger quelconque versement des acquéreurs avant la signature du VSP et cela conformément à l'article 42 de la loi n°11-04 du 17 février 2011 fixant les règles régissant l'activité de la promotion immobilière». Accablés par les critiques, les promoteurs aussi en ont gros sur le cœur. Nombreux sont ceux qui n'ont pas encore obtenu le permis de construire et l'acte de propriété du terrain, des documents essentiels sans lesquels ils ne pourront obtenir ni l'aide du CNL ni un prêt bancaire ou encore établir les VSP aux souscripteurs. Les services des domaines et de la conservation foncière mettent parfois plus de trois ans pour établir les actes de propriété.