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«Les Algériens doivent inventer eux-mêmes leurs propres solutions pour l'avenir»
Emmanuel Noutary. Délégué général d'ANIMA (Plateforme de coopération pour le développement économique)
Publié dans El Watan le 11 - 08 - 2018

– ANIMA a lancé depuis quelques années plusieurs programmes pour soutenir le développement économique dans le pourtour méditerranéen et en Afrique. quels sont les volets sur lesquels vous travaillez ?
Il y a des enjeux pour les pays du sud de la Méditerranée, des enjeux de développement durable du développement des régions intérieures, de gestion de l'urbanisation qui est importante, de gestion des ressources, de montée en gamme au niveau technologique, toutes ces questions appellent des réponses qui vont être made in Méditerranée. Elles doivent être pour aujourd'hui, ce ne sont pas des réponses pour demain. L'urgence est pour aujourd'hui pour les pays de la Méditerranée. Et donc cela est très intéressant pour les autres pays émergents qui peuvent trouver en Afrique et en Méditerranée des solutions pour eux.
C'est très intéressant aussi pour le monde développé, parce qu'il y a des solutions qui peuvent être développées, même si elles seront moins capitalistiques ; autrement dit, des investissements moins importants parce que le sud de la Méditerranée est plus pauvre que l'Union européenne et les Etats-Unis. Les pays de la région vont trouver des solutions avec leurs propres moyens financiers. Ce qui représente une opportunité pour les entreprises qui veulent pénétrer les marchés africains.
Le travail qui se fait à ANIMA l'est sur trois niveaux. L'amélioration de l'attractivité des pays de la Méditerranée, en disant que c'est une région où le futur peut être inventé, ou des solutions pour le futur peuvent être inventées. On travaille aussi à la performance des pays, de leurs politiques publiques, et de leurs institutions. Le troisième niveau consiste à promouvoir les entrepreneurs et les entreprises qui créent de la valeur, qui inventent des solutions pour le futur, qui répondent aux problèmes technologiques, aux problèmes sociaux, aux questions environnementales.
– Au niveau de l'attractivité, que fait Anima ?
On publie des guides, des études et des documentations. L'année dernière, on a publié un guide business pour informer les entreprises sur les opportunités qui existent dans tous les pays du sud de la Méditerranée. Cela a concerné cinq secteurs. Des secteurs qui sont à la fois historiques, mais aussi des secteurs à enjeux : les transports et la logistique, les industries créatives et culturelles, les énergies renouvelables, l'agroalimentaire et le tourisme.
On a également publié en 2016 un guide sur les produits laitiers en Méditerranée pour promouvoir la production des fromages et des produits laitiers. Ensuite, on a mis en œuvre des projets dans le but de faire venir des entreprises et des investissements dans les pays du sud de la Méditerranée.
Le projet qu'on a piloté et coordonné pendant quatre ans s'appelle Euromed Invest. Ce sont des projets qui sont cofinancés avec l'Union européenne. Le résultat : on a organisé 127 opérations d'affaires, 7 rencontres d'affaires et on a généré 700 partenariats d'affaires entre des entreprises européennes et des entreprises du sud de la Méditerranée. Dans Euromed Invest, l'Algérie est partenaire. Med Génération est porté sur la Jordanie, le Liban et la Palestine.
On mobilise la diaspora en tant que compétences qui peuvent aider et former les jeunes entrepreneurs dans les pays du Sud, on les mobilise en tant que réseau d'affaires qui se fait autour des entreprises qui peuvent venir faire du business dans les pays du sud de la Méditerranée. On organise des réunions où vivent les diasporas, ensuite on organise des tours et des visites de ces gens et de leurs réseaux dans des pays du Sud afin qu'ils rencontrent des partenaires de business, des lieux où ils peuvent s'implanter, des zones industrielles et des incubateurs
– Quelle est l'évaluation que vous faites au niveau d'Anima de tous ses programmes ? Y a-t-il des résultats ?
Je vous ai déjà dit que dans le cadre d'Euromed Invest il y a eu 700 partenariats d'affaires. Sur Med Génération et Diafricinvest qui concerne la Tunisie, le Maroc et le Sénégal, cela donne des résultats. Effectivement, on voit des talents de la diaspora de haut niveau qui font partie de la communauté des expatriés des pays du sud de la Méditerranée qui viennent soit pour investir ou aider.
Pour engager ces diasporas, c'est un processus qui est long. Il faut d'abord mobiliser leur intérêt, puis leurs compétences, leurs réseaux d'affaires et enfin mobiliser leur investissement. Il y a des exemples très intéressants de réussite. En Jordanie, Oussama Fayadh qui a été vice-président de Yahoo a créé dans son pays un grand incubateur, «Oasis 500». Il y a formé des centaines d'entrepreneurs, créé des dizaines de start-up.
Au Maroc, Souad El Maalem, qui est la directrice Stratégie Afrique du groupe canadien Bombardier, a été approchée. Avec elle, au Maroc l'Agence d'investissement marocaine a construit un projet d'implantation de Bombardier. Aujourd'hui, Bombardier a une usine de 9000 m2 au Maroc. Ils ont pris des concessions pour étendre l'usine à 55 000 m2.
– Comment arrivez-vous à améliorer la performance des pays ?
On travaille avec les pays qui ont une diaspora avec leurs entreprises pour mettre en place des recommandations, des stratégies, des politiques publiques et l'amélioration de la législation. On publie des stratégies et on essaie de les faire porter par des ministères auprès des agences ou des institutions internationales présentes dans les pays de la Méditerranée.
Elles aussi ont un impact puisqu'elles aident les pays à faire des réformes. Puis, on organise beaucoup de formations pour les agences de développement économique, les agences de promotion de l'investissement, afin qu'ils soient plus performants dans leurs services et améliorent l'impact des entreprises. La Méditerranée a accueilli beaucoup d'investissements étrangers, dès l'année 2000 notamment, mais on s'est rendu compte que 50% de ces investissements qui atterrissaient dans le Sud étaient très peu efficaces, notamment en matière de création d'emplois localement.
– Pourquoi étaient-ils peu efficaces ?
C'étaient des projets très capitalistiques, des projets de rente. Je parle des licences télécom et des grandes cimenteries, des grands projets touristiques. Je parle des privatisations bancaires — bien que les banques soient une exception parce qu'elles créent beaucoup d'emplois —, des grands projets énergétiques, de prospection ou de production.
Par rapport aux capitaux qui sont investis, si vous faites le ratio du capital investi et le nombre d'emplois créés, ce sont des projets assez faibles. Je ne dis pas qu'ils ne sont pas importants, mais il faut que les pays négocient mieux avec ces investisseurs pour qu'ils aient plus d'impact sur le territoire local, plus d'impact sur l'emploi, plus d'impact sur le transfert technologique, plus d'impact sur la sous-traitance locale.
Quand on accueille une grande usine comme Renault ou Peugeot, il faut s'assurer que les entreprises du pays d'accueil se mettent à niveau pour pouvoir fournir le constructeur et non pas que ce dernier vienne avec ses sous-traitants. C'est très bien pour le pays qui accueille un investisseur étranger, mais cela n'amène pas le transfert de la compétence et de la technologie. Renault et Peugeot ont envie de transférer. Au niveau d'Anima, on a d'ailleurs créé un outil de notation de l'impact des investissements étrangers qui s'appelle Edil.
Il permet aux agences de comparer les projets d'investissements et de savoir ceux qui peuvent être plus performants pour le pays, pour la création d'emplois, pour la création de valeur, pour la sous-traitance et l'environnement. Un impact économique social et environnemental. Un instrument qui leur permet de choisir, d'aider et de subventionner les projets les plus performants. Troisième volet : aider les entreprises et les entrepreneurs à inventer des solutions pour l'avenir.
On a travaillé sur la filière laitière dans plusieurs pays, l'Egypte, le Liban, la Tunisie, la Grèce et l'Italie pour faire en sorte que les producteurs laitiers se mettent en réseaux, en clusters et investissent ensemble pour monter en qualité de service afin de capter plus d'argent au niveau des productions et moins au niveau de la distribution et de la chaîne intermédiaire.
Qu'ils aient des produits plus innovants, mieux valorisés pour eux, donc plus chers afin qu'ils se développent et créer localement au niveau de l'exploitation agricole plus d'emplois et de la prospérité. Puis, on a lancé en 2017 un grand programme qui s'appelle The Next Society, toujours avec le soutien de l'Union européenne. Il s'agit d'un grand programme de soutien aux écosystèmes de l'innovation, les clusters, les incubateurs et les zones de transfert technologique. Et avec ce programme, on accompagne les entreprises, les entrepreneurs et les universitaires à faire des transferts technologiques.
– Pensez-vous que cela est possible vu le niveau de développement des pays du Sud ?
Oui, c'est possible parce que les compétences sont là, les entrepreneurs, les ingénieurs, les managers, beaucoup de jeunes diplômés existent. Ils ont des idées, ils sont très connectés au niveau digital, ils savent très bien ce qui se passe ailleurs. Ils ont des idées, une culture entrepreneuriale, ils voient des success stories, des exemples de réussite et ça leur donne envie.
Pour nous, on a un exemple de société qui s'appelle Goutra ; c'est un entrepreneur algérien qu'on accompagne dans le cadre du programme The Next Society. Cet entrepreneur a une solution innovante dans la gestion durable de l'eau. Aujourd'hui, on a 22 entrepreneurs qu'on accompagne mais on a une réserve potentielle d'une quarantaine d'entrepreneurs en plus. Des entrepreneurs capables de fournir des solutions innovantes adaptées à l'économie locale du pays.
– Mais on a l'impression que les start-up algériennes ont du mal à intégrer les réseaux méditerranéens. Existe-il des freins ?
Les start-up algériennes, on essaie de les trouver. On travaille avec des acteurs privés comme e-madrassa, qui nous conseille parce qu'il a monté une start-up studio qui nous recommande des start-up. Je ne dirais pas qu'elles n'ont pas envie de travailler avec Anima. Je pense que le problème se situe plus au niveau institutionnel. La raison est qu'Anima travaille dans le cadre de programmes européens. Les projets qu'on mène sont des projets cofinancés par l'Union européenne. Les pays avec lesquels on travaille sont partie prenante de ces initiatives européennes.
Dans Euromed Invest et The Next Society l'Algérie est associée. Par contre, le programme qui concerne les diasporas et mis en œuvre dans le cadre d'un programme de coopération transfrontalière Instrument Européen de Voisinage (IEVCT MED) l'Algérie n'y est pas. Ce programme est mis en œuvre dans le cadre du processus de Rabat. Le processus de Rabat, ce sont les pays qui se sont mis ensemble pour gérer les flux migratoires. C'est la raison pour laquelle on n'a pas pu associer l'Algérie au projet de Diafric Invest. Pourtant, elle était signataire du projet Diamed, l'ancêtre de celui-ci.
On regrette beaucoup d'avoir des blocages administratifs, soit du fait que le pays n'est pas signataire de ces programmes, soit parce que parfois il y a des problèmes à mobiliser des cofinancements dans le pays. Tous les pays le font, mais on a plus de mal avec les Algériens. Je ne sais pas si c'est une question de principe ou autre chose. On fait souvent face à des situations de blocage. Mais je pense que cela va changer, on a espoir que cela évolue.
– Ne pensez-vous pas que ces freins empêchent le développement durable des pays de la Méditerranée et de l' Afrique ?
Avec le programme The Next Society, on y croit. La Méditerranée, l'Afrique vont être des territoires d'innovation et d'invention de solutions, que ce soit pour les enjeux environnementaux et d'accès aux ressources naturelles. Cela va même s'accélérer puisque le tissu et la culture entrepreneuriaux sont là. Je pense que c'est important que les pays misent sur ces entrepreneurs, grands et petits, qui ont envie et qui ont compris qu'il y a des solutions à inventer pour répondre aux défis de la planète et de leurs territoires. On le voit bien. Je peux vous citer l'exemple de Goutra, une start-up algérienne qui fait dans la gestion et l'amélioration des ressources naturelles.
Elle répond à un enjeu environnemental. Je vais vous citer e-madrassa en Algérie. Une société qui utilise le réseau numérique pour le soutien scolaire à distance des gens vivant dans des endroits enclavés. Ce sont des entrepreneurs qui veulent avoir un impact sociétal dans le pays, tout en développant bien sûr leur business. Les pouvoirs publics doivent savoir travailler avec le secteur privé pour avoir plus d'impact pour développer l'emploi, les compétences et la création de valeur sur le territoire.
Cela passe effectivement par l'amélioration de l'environnement des affaires et le soutien aux entrepreneurs. Il y a eu beaucoup d'efforts de faits dans les pays. Il y a eu des évolutions sur les codes de l'investissement récemment en Algérie. Toutes les entreprises, en particulier les jeunes entreprises, ont besoin d'un peu plus de flexibilité, elles ont besoin d'être rassurées par rapport à la recherche des financements, à leur propriété intellectuelle, à la facilitation de créer et de fermer une entreprise.
Il est souvent difficile de fermer une entreprise. Un entrepreneur ne peut pas passer à un autre projet s'il n'arrive pas à en finir avec le premier. Il faut libérer les capacités entrepreneuriales dans les pays du Maghreb. Puis, il y a des enjeux concernant l'accompagnement de la transition environnementale et écologique. Si on veut diversifier les sources d'énergie, il faut qu'il y ait des lois qui incitent les entreprises à utiliser l'énergie solaire.
Des lois ou des instruments financiers. Si on accordait des prêts intéressants pour les entreprises qui veulent s'équiper afin d'utiliser l'énergie solaire, il y aura certainement des entreprises qui vont franchir ce pas là. Alors, si on veut chercher de nouveaux modèles pour aller vers une croissance et un développement durables, il faut accompagner cette transition avec un cadre légal qui incite les entreprises, les individus et les investisseurs à aller dans cette voie-là.
– S'il y a une comparaison à faire entre les pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc) en matière d'investissements, quelle serait la vôtre ?
Si je compare les chiffres des investissements de 2017, des choses qu'on regarde de façon intéressante — les Nations unies ont publié leur rapport en début de l'été —, on constate que le Maroc a 2,150 milliards d'euros, la Tunisie 880 millions d'euros et l'Algérie 1,209 milliard d'euros. A bien y regarder, on constate que la différence entre l'Algérie et la Tunisie est très importante, c'est 50% de plus. Mais quand on compare la taille des deux pays, on peut voir les choses autrement. Par rapport au Maroc, l'Algérie peut avoir des performances meilleures à ce niveau-là.
– Le gap numérique entre le Nord et le Sud ne peut-il pas constituer un autre écueil pour accélérer le développement dans la région ?
En Europe, il y a eu des investissements pour déployer les réseaux de la fibre optique, les réseaux de télécom terrestre. Ce qui fait qu'aujourd'hui la plupart des transactions de e-commerce sont faites par voie d'ordinateur. Par contre, le m-commerce est très peu développé en Europe et aux Etats-Unis. Le pourcentage des gens qui paient avec le mobile est très faible.
Il est de 6% aux Etats-Unis. En Afrique du Nord, c'est le contraire, on a moins déployé le réseau filaire, mais on a déployé la 3G la 4G. Les gens dans ces régions se connectent plus facilement avec les réseaux mobiles que par internet à la maison. Parce qu'ils ne l'ont pas encore ou parce que le débit est faible. Ce qui veut dire qu'en Méditerranée, il y a des marchés sur le m-commerce, et les réseaux mobiles qui n'existent pas ailleurs. Au Kenya, 60% de la population paie avec le réseau mobile.
– En Algérie, on vient juste d'adopter la loi sur le e-commerce…
En Tunisie également le e-commerce n'est pas encore légalisé. C'est un vrai problème, je suis d'accord. Après, il y a l'enjeu de bancarisation. Au Kenya, il n'y a pas de cartes de crédit, ils utilisent les réseaux de boutique où ils vont recharger de l'argent. En fait, ils ont une monnaie électronique qui est portée par les téléphones mobiles. Mais ce ne sont pas des payements par carte bancaire. Il y a des choses à inventer, ce n'est pas forcément la même chose que ce qu'on fait en Europe. Il y a d'autres solutions à inventer qui soient adaptées au marché algérien. Et ça, il n'y a que les Algériens qui peuvent le faire eux-mêmes.
– Quel est l'impact de la limitation de la circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée sur le développement économiques de la région ?
Il faut que la délivrance des visas soit plus facile, je suis d'accord avec vous. Cet impact, nous on le constate souvent. Quand on organise des événements de formation avec des entrepreneurs du sud de la Méditerranée, il arrive régulièrement que certains ne peuvent pas venir à cause des visas Schengen qui ne leur sont pas accordés. C'est effectivement un frein à l'intégration entre nos pays. Il faudra que cela puisse évoluer.


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