Les leaders des partis de l'Alliance présidentielle, Ahmed Ouyahia, Bouguerra Soltani et Abdelaziz Belkhadem, ont tenu, hier, une réunion de concertation avec les huit responsables d'organisations de masse ayant précédemment annoncé, ouvertement, leur soutien à la candidature de Bouteflika. Il s'agit de l'UGTA, l'ONEC, l'ONM, l'ONEM, l'UNPA, l'UNFA et des Scouts musulmans. S'est joint également à ce conclave le président du groupe parlementaire des indépendants. Tous les participants à cette rencontre ont appelé Bouteflika à présenter sa candidature pour un troisième mandat. Toutefois, en attendant que le chef de l'Etat ne se prononce sur cette question et qu'il désigne son directeur de campagne, tout ce beau monde qui réclame un troisième mandat pour Bouteflika va constituer le staff qui mettra en marche, dans les prochains jours, la campagne électorale en faveur du candidat du consensus. Une stratégie est affinée et une démarche est arrêtée par ce cercle de « supporters », qui sera élargi évidemment à d'autres organisations. Lors d'une conférence de presse animée à l'issue de ce huis clos, M. Belkhadem, secrétaire général du FLN et président de l'Alliance, a fait part de l'approche proposée lors de cette réunion et qui consiste en l'organisation de meetings, rassemblements, sit-in, en commun accord, afin d'éviter les erreurs commises en 2004. « Nous sommes trois partis, les députés du groupe des indépendants et huit organisations, qui sillonneront le territoire national pour sensibiliser les gens à soutenir et à voter pour Bouteflika », a déclaré Belkhadem, qui ajoute que des organisations estudiantines ont aussi émis le vœu d'adhérer à notre groupe. « Ces organisations ont demandé à être affiliées à notre démarche de soutien à Bouteflika. Le principe a été retenu et nous discuterons avec les représentants de soixante organisations, probablement mercredi prochain. Nous mettrons en place une feuille de route que chaque partie devra respecter pour éviter le télescopage », a affirmé le conférencier qui regrette, certes, l'absence de candidats de pointure, réfutant par ailleurs catégoriquement l'idée d'une élection fermée et d'un jeu biaisé. « Je ne vais pas demander aux gens de se présenter à une élection et de surcroît contre Bouteflika. Ce n'est pas de notre faute s'il n'y a pas un engouement de candidats. Maintenant, il est vrai, que s'il y a des compétiteurs ou des concurrents de la taille de Bouteflika, la compétition sera plus intéressante », s'est défendu Belkhadem, qui aspire à une concurrence loyale. En évoquant le spectre de l'abstention et du boycott, Belkhadem a tenu à expliquer la différence existant entre les deux notions. « Il ne faut pas tromper les citoyens ! Le boycott est une position politique et l'abstention est un acte volontaire de refus de vote. Je ne comprends pas pourquoi l'on anticipe sur la chose et l'on juge d'emblée que la population ne va pas se rendre aux urnes », a fulminé le SG du FLN qui insiste sur le fait que si des individus ne voteront pas, cela ne veut nullement dire qu'ils soutiennent les acteurs en faveur du boycott. Plus loin, se voulant optimiste, Belkhadem rappelle que la vie n'est pas faite uniquement de blanc et de noir, mais d'un spectre de couleurs. « Les trois partis de l'Alliance recueilleront chacun de son côté les signatures pour Bouteflika et les organisations de soutien feront également du porte-à-porte pour ramasser le maximum de signatures. Nous comptons ratisser large », a soutenu Belkhadem. A la question de savoir si cette stratégie vise à dissimuler l'incapacité de Bouteflika à mener campagne lui-même en raison de sa maladie, Belkhadem rétorque : « La population connaît parfaitement Bouteflika, d'autant plus qu'il est à son troisième mandat. Donc, il n'a pas besoin de se présenter ou prouver quoi que ce soit ! »
