Les trois partis de l'Alliance présidentielle appréhendent l'abstention lors de la prochaine élection et la défection des candidatures à ce scrutin. Ils l'ont exprimé clairement lors de leur réunion tenue hier à Alger. « Oui, il y a une appréhension. Nous avons constaté lors des élections précédentes qu'il y a eu un fort taux d'abstention », a déclaré le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la 9e réunion de l'alliance. Une réunion à l'issue de laquelle le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a remis la présidence de cette coalition à son partenaire du FLN. Les trois alliés, qui ont réaffirmé leur soutien à la candidature du président Bouteflika à un troisième mandat, veulent réfléchir à une solution au problème de l'abstention qui risque de remettre en cause la légitimité de l'élection. « Il faudrait qu'il y ait un plan pour convaincre les électeurs de se rendre aux bureaux de vote et de faire leur choix. Pour le moment, il n'y a pas de plan, mais nous allons réfléchir à cela dans les prochains jours », affirme-t-il, en précisant que les trois partis effectueront un travail de proximité dans ce sens. Toutefois, un éventuel fort taux d'abstention lors de la prochaine présidentielle ne sera pas, estime-t-il, « une sanction pour Bouteflika et le gouvernement » car, a-t-il dit, « l'abstention est un phénomène connu dans de nombreux pays occidentaux ». A la question des candidatures, les responsables de l'Alliance présidentielle adressent implicitement un message au président du RCD, Saïd Sadi. Ils affirment qu'ils ne s'opposeront pas à la venue d'observateurs étrangers pour surveiller le déroulement de l'élection présidentielle. « En tant que président de l'Alliance, je ne vois aucun inconvénient à ce qu'il y ait des observateurs étrangers », lance Abdelaziz Belkhadem. Mais selon lui, la meilleure garantie d'une élection transparente vient des partis politiques eux-mêmes. « Nous avons près de 53 000 bureaux de vote. Combien d'observateurs étrangers faudra-t-il pour les surveiller ? Je pense que les partis politiques et les représentants des candidats assureront la meilleure surveillance de ce scrutin et garantiront sa transparence », enchaîne-t-il. Abdelaziz Belkhadem a renoncé, à l'occasion, à son exigence consistant à présenter Bouteflika comme candidat du parti. Il est désormais le candidat de l'Alliance présidentielle. « Cela va permettre au président d'avoir un large soutien », explique-t-il. Abdelaziz Belkhadem s'est montré également convaincu que le président en exercice « sera officiellement candidat à sa propre succession en avril 2009 ». « Nous ferons tout pour le convaincre de se présenter. Et l'Alliance jouera son rôle pour le faire réélire », déclare-t-il. L'initiative du MSP rejetée En plus de cet objectif, l'union des trois partis s'est fixé une autre échéance : l'adoption du plan d'action du gouvernement qui sera présenté prochainement à l'APN. Les chefs des trois formations veulent, à cet effet, unir les rangs de leurs parlementaires (dans les deux Chambres du Parlement) pour avaliser le plan du Premier ministre. Par ailleurs, les responsables du RND et du FLN ne sont pas intéressés par l'initiative de leur partenaire du MSP concernant la promotion de l'Alliance en « un partenariat politique ouvert à toutes les formations qui partagent leurs principes ». Lors de la séance d'ouverture de ladite réunion, le président du MSP, Bouguerra Soltani, a plaidé en faveur de son projet et a réitéré la nécessité de promouvoir cette Alliance. Dans son intervention, Abdelaziz Belkhadem l'a rejetée. « Nous ne sommes pas un pôle politique créé pour s'opposer à un autre pôle politique. L'Alliance a été créée pour réaliser des objectifs bien précis tout en sauvegardant l'autonomie de chaque parti », souligne-t-il. Sollicité pour avoir sa réaction par rapport à la sortie médiatique de l'ancien président Chadli Bendjedid qui a critiqué, jeudi dernier, la révision constitutionnelle, Belkhadem s'est montré évasif. « Le message qu'un homme politique veut transmettre peut être interprété différemment par le récepteur. Chadli a fait des jugements qui sont respectables », s'est-il contenté de dire. L'éventuelle candidature de l'ex-président Liamine Zeroual n'inquiète pas, selon lui, l'Alliance présidentielle et encore moins le FLN.