Les chefs des trois partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) se sont rencontrés hier à Alger loin des regards des journalistes. Improvisée lundi par Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et néanmoins chef du gouvernement, cette réunion s'apparente à une étape de réconciliation qui mettra fin aux hostilités le temps d'une échéance. Le motif invoqué pour cette rencontre est certes de fixer la date de la tenue du sommet (trimestriel) de l'Alliance. Mais il est clair que les trois chefs de ce triumvirat présidentiel se sont réunis surtout pour se raccommoder en perspective de la campagne pour le prochain référendum sur la révision de la Constitution, qui devrait se tenir avant la fin de l'année. Après les animosités échangées ces derniers mois et qui se sont soldées par la démission de Ahmed Ouyahia (RND) de la chefferie du gouvernement et son remplacement par un Abdelaziz Belkhadem du FLN, l'ère de l'entente semble être retrouvée au sein de cette Alliance hétéroclite, qui s'est toujours mise au service du président Bouteflika. Qu'est-ce qui peut réunir un éradicateur comme Ahmed Ouyahia avec un Abdelaziz Belkhadem islamo-conservateur et un Bouguerra Soltani islamiste, n'était cette histoire d'allégeance à un puissant chef d'Etat ? Aujourd'hui que le président Bouteflika a annoncé son « souhait » d'amender la loi fondamentale dans les tout prochains mois, le triumvirat présidentiel ne peut que se mobiliser pour exaucer le vœu de son « père spirituel ». Comme les trois partis sont convaincus que leur seule raison d'exister au sein de cette coalition est bien leur soutien apporté au président Bouteflika, il ne sera donc nullement étonnant qu'ils sortent avec la décision commune de lancer sans attente une vaste campagne de mobilisation des populations autour de cette révision constitutionnelle, qui semble suivre le même cheminement que celui de la réconciliation nationale.