Annoncée depuis 2014, puis différée à plusieurs reprises, la réhabilitation du marché couvert Boumezzou tarde encore à voir le jour. Une opération plus que nécessaire au vu de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le plus ancien des marchés de la ville, dont la construction remonte aux années 1930, et qui fut jadis un lieu bien structuré et bien organisé jusqu'aux années 1990 où il a entamé sa descente aux enfers. Les travaux de rénovation devaient cibler en premier lieu la réfection du revêtement du sol, la reprise des murs, la réhabilitation de l'électricité, de la peinture et de la plomberie sanitaire. Cette opération de réhabilitation pourtant «ressuscitée» il y a deux années après l'incendie qui a frappé le marché Bettou, situé sur le boulevard Messaoud Boudjeriou est tombée finalement à l'eau après une levée de boucliers exprimée par les commerçants eux-mêmes, qui ont exercé une forte pression pour empêcher la fermeture d'un lieu considéré comme leur gagne-pain, se basant sur les expériences passées où les fermetures ont dépassé les délais fixés sans apporter les résultats escomptés. On se rappelle de cette opération de rafistolage qui a été menée au mois de septembre 2007, et qui a provoqué l'indignation des commerçants et des citoyens. «La situation est devenue intolérable, surtout avec les infiltrations des eaux pluviales et les saletés qui s'entassent dans la partie centrale du marché où l'on a l'impression de traverser un véritable cloaque aux odeurs nauséabondes, en plus des murs crasseux et des conditions d'hygiènes désastreuses qui y règnent, ceci sans parler des vendeurs informels qui pullulent dans les quatre coins d'un marché où la circulation devient pénible chaque jour», déplore un boucher. En plus des dizaines de commerçants qui gèrent des boutiques réglementaires, le phénomène le plus récurrent au marché Boumezzou est celui des vendeurs ayant des carrés, mais qui installent leur marchandise sur les allées devenues plus encombrantes. À cela, on ajoutera la «faune» des vendeurs informels qui ont investi tous les espaces y compris les escaliers. Des décharges devant des hôtels La situation du marché Boumezzou et les dysfonctionnements qui continuent de la miner n'ont cessé d'alimenter les débats lors des sessions de l'APC de Constantine, mais sans aucune suite, car les élus étaient beaucoup plus préoccupés par des conflits internes et des luttes d'intérêt que de chercher des solutions aux problèmes de la ville. On se rappelle de la colère de l'ex-wali de Constantine, soulevée par l'état lamentable du marché Boumezzou dont l'espace situé aux alentours est devenu une décharge à ciel ouvert devant les hôtels Novotel et Ibis. Un fait qualifié d'intolérable. L'anarchie qui règne toujours au marché Boumezzou notamment en ce qui concerne les branchements des fils électriques non conformes risque de provoquer un désastre. Les rapports des services de la Protection civile n'ont pas manqué d'alerter les services de la commune sur un état des lieux dangereux, mais ces derniers n'ont rien fait pour y remédier.