Au vingtième jour de la disparition de la petite Ikram Khana, âgée de 10ans —une piste fait état d'un kidnapping opéré dans son quartier à la cité Teffah1 le 28 juillet dernier vers 11h — la population locale reste toujours sur le qui-vive. Lundi, la Protection civile a entrepris des recherches dans les barrages et plans d'eaux, accédant ainsi aux vœux formulés tant par les parents que par l'opinion publique qui suit de très près l'évolution de cette affaire. Mercredi, Meddah, le frère aîné d'Ikram joint par téléphone, a réfuté les rumeurs de sa découverte du côté d'Aflou, annoncée via un réseau social ; il a lancé un appel aux voisins, les implorant de parler et dene pas avoir peur de représailles. «Ma petite sœur pourrait se trouver aux environs car à l'heure de sa disparition, il y avait foule» prévient-il. Avant lui, le chef de la police judiciaire a expliqué «la difficulté de la mission» bien que «ses services ne lésinent sur aucun moyen pour parvenir à retrouver cette enfant innocente». Il a ajouté que la police travaille sur plusieurs pistes, et à la même occasion, il a invité les gens, notamment «ceux qui recourent aux réseaux sociaux, à plus de retenue et s'abstenir à semer de fausses pistes». Aux environs de Dahmouni, Sidi El Haouès et jusqu'à Mahdia, certains cercles, à l'exemple des anciens de l'ANP et d'autres entités, ont été aperçues en train d'entreprendre des ratissages, mais pour l'heure, aucun indice n'a encore été décelé. Pourtant tout a été inspecté : bois, buissons, sentiers jusqu'aux douars reculés de la région. Ce sentiment d'épuisement général mêlé à du dépit de ne pas mettre la main sur la disparue contraste avec la pugnacité de certaines associations, qui continuent à effectuer des recherches et à distribuer la photo de la disparue. Peur Sur Facebook, l'intensité a faibli et seules quelques personnes ont mis la photo d'Ikram dans leur profil, en signe de solidarité. Ses parents, plus que jamais inconsolables, sont gagnés par la peur au fil des jours qui s'égrènent. Sortie le 28 juillet dernier vers 11h pour acheter du pain, Ikram, élève de 5e année primaire, n'est plus revenue. L'image de sa mère inquiète, véhiculée par les médias, a fait compatir nombre de Tiaretis, qui n'ont cessé de prier et d'invoquer Dieu Tout-Puissant pour qu'Ikram revienne saine et sauve. Les enquêteurs, policiers et gendarmes auxquels se sont adjoints des unités de la Protection civile continuent de ratisser large. Abdelkader, le père, ne désespère pas et garde toujours espoir. La demeure des Khana ne désemplit pas et reste investie par les représentants de certains médias. Une association disant œuvrer pour la promotion des droits de l'homme s'est impliquée également en appelant «les citoyens à venir nombreux pour rechercher Ikram».