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Le label qui sort sa griffe
Fête du tapis à Aït Hichem (Tizi Ouzou)
Publié dans El Watan le 18 - 08 - 2018

L'association Azetta des femmes tisseuses s'active pour labelliser le tapis d'Aït Hichem et pour l'ouverture de la spécialité du tissage au centre de formation professionnelle. Le tapis d'Aït Hichem, un village situé dans la commune d'Aït Yahia, à 47 kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, garde toute sa notoriété, forgée à travers les générations par des femmes tisseuses, jalouses de ce métier ancestral.
Le produit noble charme et attire toujours autant. La 11e édition de la Fête du tapis (Thameghra ou Zetta), qui s'est tenue du 9 au 13 août au village, a attiré dès son ouverture un nombre important de visiteurs.
L'association Azetta des femmes tisseuses pour la sauvegarde et la promotion du tapis d'Aït Hichem, initiatrice de la manifestation, semble avoir gagné le pari. Elle a repris le flambeau en 2017, en célébrant le tapis au village, alors que la fête avait déserté l'endroit depuis plusieurs années.
80 participants, dont 18 tisseuses d'Aït Yahia, ont pris part à la fête du tapis, qui a regroupé aussi cette année des artisans venus d'autres wilayas, comme Alger, Bouira, Tamanrasset, Boumerdès, Sétif, Médéa, Touggourt et Timimoune.
L'édition de cette année est dédiée aux femmes tisseuses ayant disparu, mais aussi à celles qui continuent à perpétuer ce métier exclusivement féminin. Malgré toutes les difficultés, pourtant nombreuses, auxquelles elles font face, elles ne ménagent aucun effort pour encourager l'initiation des jeunes filles au métier du tissage.
Les participantes que nous avons rencontrées n'ont pas manqué de souligner que la main-d'œuvre devient de plus en plus rare et la relève est de moins en moins assurée.
«Il y a pourtant des jeunes filles qui veulent apprendre le métier, mais l'absence de formation qualifiante les en empêche. La relève ne se fait que grâce à l'initiation en compagnie des tisseuses», assure une participante à cette manifestation culturelle. D'autres difficultés sont aussi exprimées.
La laine se fait de plus en plus rare et se vend de plus en plus cher», ajoute-t-elle, expliquant que le kilogramme de laine est cédé à plus de 1000 DA. «Pour confectionner Adhil (nom du grand tapis), il faut au moins cinq kilogrammes de laine blanche utilisée comme ousthou (la base au tissage).
Dessus, on vient travailler les couleurs et former les motifs», dira-t-elle, affirmant que les fils en couleurs coûtent tout autant cher. Le travail sur le métier à tisser n'est pas aussi facile que ça en a l'air. «Le tissage est un travail très difficile qui nécessite du temps et de la concentration. Il faut au minimum un mois à une seule tisseuse pour réaliser un grand tapis», assure une autre participante.
Former pour assurer la relève
Toutes ces difficultés se répercutent sur les prix des produits finis, estimés très élevés, parfois inaccessibles, par des visiteurs rencontrés à l'ouverture de la fête, jeudi dernier. Adhil est cédé à partir de 20 000 DA. Aâvan, confectionné pour les nouvelles mariées, peut pour sa part aller jusqu'à 80 000 DA.
Les tapis moquettes de taille moyenne sont affichés à partir de 7 000 DA, alors que les housses de coussins coûtent plus de 700 DA. D'autres produits sont confectionnés pour répondre à une demande avec parfois de la modernité, comme les sacs à main, les porte-monnaie ou encore des tapis-cadres tous affichés entre 500 et 2 500 DA.
La présidente de l'association Azetta, Mme Taous Aït Ouazzou, exprime, elle aussi, sa crainte à propos de la relève. «Aujourd'hui, Aït Hichem ne compte qu'une quarantaine de tisseuses qualifiées. Les doyennes sont fatiguées et on trouve des difficultés à assurer la relève.
L'absence de formation dans le domaine en est la principale raison, c'est pour cela que l'association compte signer une convention avec la direction de la formation et de l'enseignement professionnels pour l'ouverture d'une spécialité tissage dans la région, et pourquoi pas, dans les centres de formation des autres localités», dira-t-elle.
Elle affirme aussi que l'association compte entamer les démarches nécessaires pour la labélisation du tapis d'Aït Hichem. Tout cela viendra couronner les efforts consentis par les femmes tisseuses d'Aït Hichem pour la sauvegarde d'un métier ancestral qui fait la réputation du village.
Le coup d'envoi de la fête du tapis, ayant eu lieu jeudi dernier dans la matinée, a été donné par le directeur général de l'artisanat, représentant du ministère de tutelle, Amcha Benali, en présence d'une délégation de l'APW de Tizi Ouzou conduite par son président, Youcef Aouchiche.
Ce dernier a relevé la place du tapis d'Aït Hichem dans la sauvegarde de l'identité culturelle de la région, réitérant à l'occasion le soutien et l'accompagnement de l'APW aux tisseuses.
Bientôt un centre d'estampillage à Aït Hichem
Le directeur général de l'artisanat au ministère du tourisme a indiqué qu'Aït Yahia aura prochainement son centre d'estampillage. «Le centre d'estampillage sera attribué à l'association des femmes tisseuses d'Aït Hichem.
Le président de l'APC d'Aït Yahia nous a promis de mettre à notre disposition le local que le ministère dotera de tous les moyens nécessaires», dira-t-il, ne manquant pas de souligner qu'actuellement cinq centres d'estampillage existent au niveau national, dont celui de Tipasa.
Il promet aussi la prise en considération des problèmes soulevés par les tisseuses, notamment en ce qui concerne le manque de matière première. «Aït Hichem est très loin des sources d'approvisionnement en laine.
Nous devons faciliter l'accès à cette matière première disponible dans la wilaya de Relizane. J'ai demandé au directeur de la Chambre de l'artisanat et des métiers de Tizi Ouzou d'être l'intermédiaire entre les tisseuses et les fournisseurs», affirme-t-il.
M. Benali note cependant la disparition du travail de filage artisanal, ce maillon indispensable pour certifier l'originalité du produit. «L'estampillage et la labélisation du produit final dépendent de l'authenticité du processus de fabrication», assure-t-il.
Au sujet de la commercialisation, le représentant du ministère du tourisme et de l'artisanat estime que les échanges culturels et artisanaux entre les wilayas, mais aussi avec des partenaires étrangers, grâce à des conventions de coopération internationales, visent à promouvoir les métiers manuels en exposant les produits dans des foires à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Des engagements ont aussi été pris par la même occasion par les autorités locales et le représentant du ministère pour la réouverture de la maison du tapis de la localité, dont les portes sont fermées depuis plus de dix années.


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