Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a affirmé hier que le cessez-le-feu à Ghaza était « un événement important et nécessaire mais insuffisant ». « Il faut un retrait israélien complet de Ghaza et une réouverture des points de passage pour permettre l'arrivée de l'aide destinée au peuple palestinien de Ghaza », a ajouté M. Abbas. Israël a décrété samedi soir un cessez-le-feu unilatéral à Ghaza après 22 jours de combats. Après avoir indiqué samedi qu'il n'accepterait pas la présence « d'un seul soldat » israélien à Ghaza et promis de poursuivre la résistance, après l'annonce par Israël du cessez-le-feu, le bureau du mouvement de résistance palestinien Hamas basé à Damas, la capitale syrienne, a annoncé hier un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, confirmant l'annonce faite un peu plus tôt par le mouvement Jihad islamique. Le président syrien Bachar Al Assad a insisté sur la nécessité d'accompagner le cessez-le-feu d'un retrait des forces d'occupation du territoire palestinien, a rapporté l'agence de presse syrienne, Sana. Lors d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en visite à Damas, le président Al Assad a affirmé que le cessez-le-feu en vigueur à Ghaza « doit s'accompagner d'un retrait des forces d'occupation israéliennes de toute la bande de Ghaza, de la levée définitive du blocus et de l'ouverture de tous les points de passage » du territoire. Le secrétaire général de l'ONU a affirmé samedi soir à Beyrouth qu'il souhaitait un retrait de l'armée israélienne de Ghaza « le plus tôt possible », ajoutant que le cessez-le-feu unilatéral israélien « doit être le premier pas conduisant au retrait total de Ghaza par les troupes israéliennes ». Le président turc, Abdullah Gul, a appelé par ailleurs au retrait des troupes israéliennes. Dans une déclaration à la presse, M. Gul a mis en exergue la nécessité de s'attaquer à la crise humanitaire qui frappe l'enclave palestinienne et à la reconstruction des infrastructures. L'Union européenne, qui a pressé hier le Hamas de se joindre au cessez-le-feu unilatéral d'Israël, entré en vigueur pendant la nuit, a exhorté l'Etat hébreu à rouvrir les points de passage vers Ghaza, insistant sur la nécessité d'arriver à « une paix durable ». La commissaire européenne aux Relations extérieures, Mme Benita Ferrero-Waldner, a souligné « la priorité d'une paix durable » dans la bande de Ghaza. « Il était indispensable d'avoir un cessez-le-feu », a déclaré Mme Ferrero-Waldner, dans un communiqué. Mais « notre priorité est une paix durable. J'espère que nous verrons bientôt l'ouverture normale des points d'accès à Ghaza et le retrait de toutes les troupes israéliennes de la bande de Ghaza », a-t-elle indiqué. Le président égyptien, Hosni Moubarak, a appelé hier au sommet de Charm El Cheikh à « consolider le cessez-le-feu » et à un « soutien international » au plan de l'Egypte pour la fin durable des violences dans la bande de Ghaza. « J'aspire à la poursuite du soutien international aux efforts de l'Egypte », a déclaré M. Moubarak, en conclusion du sommet, « pour la consolidation du cessez-le-feu et, dans une étape suivante, pour garantir le retrait des troupes israéliennes de Ghaza et parvenir à un retour à la trêve, l'ouverture des points de passage et la levée du blocus ». Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a notamment appelé au retrait immédiat des troupes israéliennes de la bande de Ghaza et la fin des tirs de roquettes depuis le territoire palestinien sur le sud de l'Etat hébreu. « Ce cessez-le-feu fragile doit être suivi immédiatement, s'il veut être durable, par l'entrée d'aide humanitaire (...) par le retrait des troupes et par la fin du trafic d'armes », a déclaré M. Brown, demandant également « la fin des attaques à la roquette ». Nicolas Sarkozy a affirmé pour sa part qu'Israël devait « quitter Ghaza » si les tirs de roquettes cessaient. « Nous (les dirigeants européens) allons nous rendre en Israël pour lui dire que nous sommes à ses côtés, pour assurer son droit à la sécurité. Mais il faut maintenant qu'Israël indique clairement que si les tirs de roquettes s'arrêtent, son armée doit quitter Ghaza », a-t-il déclaré. Le représentant du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, a qualifié de « fragile » cette trêve unilatérale décrétée par Israël, estimant que l'initiative arabe pour établir la paix entre Israël et les Palestiniens n'était « pas morte » mais qu'elle nécessitait la confirmation par toutes les parties du principe des deux Etats. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a salué, quant à elle, la décision israélienne et appelé toutes les parties à mettre fin aux hostilités. « Les Etats-Unis saluent la cessation des hostilités à Ghaza et s'attendent à ce que toutes les parties cessent immédiatement les attaques et actions hostiles », indique le chef de la diplomatie américaine dans un communiqué publié en début de soirée. Barack Obama qui prendra ses fonctions présidentielles demain espère que la trêve des combats dans la bande de Ghaza sera « durable », a déclaré dimanche son principal conseiller, David Axelrod.