Après un bilan d'au moins 1 245 martyrs palestiniens et plus de 5 350 blessés depuis le début des massacres, sans oublier plusieurs personnes étant toujours sous les décombres du fait des bombardements israéliens massifs contre Ghaza, Israël a, enfin, décidé, samedi, un cessez-le-feu unilatéral à partir de minuit, rapportent les agences de presse. Par contre, en dépit d'un cessez-le-feu unilatéral décrété hier par Israël, ses forces militaires ont mené, dans la matinée d'hier, un raid contre Beit Hanoun à Ghaza. Pour sa part, le bureau du mouvement de résistance palestinien Hamas basé à Damas, la capitale syrienne, a annoncé hier un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, confirmant l'annonce faite un peu plus tôt par le mouvement Jihad islamique. "L'ennemi israélien a échoué à imposer ses conditions. Nous, les mouvements de la résistance palestinienne annonçons un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza et demandons que les forces de l'ennemi s'en retirent d'ici une semaine, ouvrent tous les points de passage pour laisser entrer les aides humanitaires et les produits de (première) nécessité", a déclaré un responsable du bureau politique du Hamas à Damas, Abou Marzouk. Un porte-parole du mouvement Jihad islamique, Daoud Chihab, avait affirmé plus tôt que les factions palestiniennes de la bande de Ghaza ont décidé d'observer un cessez-le-feu pendant une semaine dans ce territoire "afin d'ouvrir les points de passage et laisser entrer les aides humanitaires". "Durant cette période, la résistance est prête à répondre à tous les efforts égyptiens, turcs, syriens et arabes, qui permettent un accord pour le retrait total des forces israéliennes et l'ouverture totale des points de passage" de Ghaza, a-t-il dit. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a affirmé dimanche que le cessez-le-feu à Ghaza était "un évènement important et nécessaire mais insuffisant" appelant au retrait israélien total de la bande de Ghaza, à la levée du blocus et à l'ouverture des passages. Il a souligné la nécessité d'engager un dialogue national palestinien pour la réconciliation, de parvenir à un accord sur un gouvernement d'union nationale, d'organiser des élections palestiniennes et de reconstruire Ghaza, précisant avoir demandé au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon, de constituer des groupes de travail chargés d'examiner la question de la reconstruction de Ghaza et d'évaluer le coût des dommages occasionnés suite à l'agression israélienne. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé, samedi soir, qu'il souhaitait un retrait de l'armée israélienne de Ghaza "le plus tôt possible", ajoutant que le cessez-le-feu unilatéral israélien "doit être le premier pas conduisant au retrait total des troupes israéliennes de Ghaza". M. Ban a effectué une visite au Liban dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient, destinée à mettre fin aux agressions militaires israéliennes sans précédent contre Ghaza. Après le Liban, il a rejoint, hier, la Syrie après se sera le Koweït, où il participera à un sommet économique de la Ligue arabe (19 et 20 janvier) qui se penchera sur la situation dans la bande de Ghaza. Certes le coût des destructions des infrastructures s'élève à 476 millions de dollars, selon une estimation provisoire réalisée par le Bureau central palestinien des statistiques. Le Bureau estime, par ailleurs, à 500 millions de dollars supplémentaires la somme nécessaire pour financer le déblaiement des décombres. Hier, une réunion consultative internationale a été organisé sur Ghaza à Charm El-Cheikh. L'Egypte a invité des dirigeants européens et le président palestinien Mahmoud Abbas, ainsi que le président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre italien, Silvio Berlusconi ainsi que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki moon. Finalement, une demande d'ouverture d'enquête pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité" commis par l'armée d'occupation israélienne lors de son agression barbare contre Ghaza sera adressée à la Cour pénale internationale. La Haye (siège de la CPI) d'ici mercredi, a annoncé un collectif d'associations réuni samedi à Genève. Selon le collectif d'avocats et de juristes internationaux, qui réunit quelque 300 associations de défense des droits de l'homme à travers le monde, la CPI peut être saisie même si Israël n'en est pas Etat partie. Nassim I.