La cueillette saisonnière des truffes, cette année, crée des centaines d'emplois, voire des milliers mais n'a pas favorisé une baisse des prix malgré les exceptionnelles et fortes pluies des mois d'octobre et novembre derniers. Sur les marchés locaux de Bechar, les prix du champignon atteignent des tarifs élevés oscillant, selon le calibre, entre 500 et 1000 DA le kg. Le prix de ce champignon, estimé pour ses propriétés nutritives, dépasse celui de la viande. Des citoyens, dans leur majorité, attendent toujours une baisse sensible du coût pour pouvoir s'en offrir. Pourtant, les intempéries qu'a connues la région ont été propices, dit-on, à une cueillette facile et abondante des truffes. Elles sont ramassées en grande quantité dans les régions arides et semi-aride de Tabalbala et au nord-ouest de Bechar. Elles font l'objet de spéculation, affirme un connaisseur, et le marché local est dominé par des intermédiaires locaux qui livrent en grande quantité le produit comestible aux premières heures de la journée à d'autres revendeurs commerçants ou simples chômeurs. D'autres acheteurs viennent des régions des Hauts-Plateaux et achètent sans rechigner à des prix prohibitifs, indique-t-on. L'appât du gain incite plusieurs mandataire s versés dans ce type de commerce lucratif et saisonnier à expédier quantité de truffes vers l'extérieur du pays. Ils sont aidés en cela par le vide juridique sur l'exercice de ce commerce qui facilite l'exportation du champignon prisé. L'expédition des tonnes de cet aliment extrait du sol aride du Sahara n'est soumise au paiement d'aucune taxe à la collectivité locale, remarque un représentant de l'Etat. Mais l'observation est atténuée par le fait que la cueillette des truffes dans la wilaya demeure à la fois, pour les jeunes chômeurs, une source de revenus pour ces derniers et une « substitution aux carences de l'Etat en matière de création d'emplois durables ».