En dépit des fortes précipitations de cet hiver, laissant présager une inondation de la truffe sur les marchés locaux, les prévisions des connaisseurs ont été faussées. L'abondance tant attendue n'a pas été au rendez-vous cette saison et les quantités des truffes jugées maigres déversées dans les marchés des fruits et légumes n'ont pas influé de manière significative sur une mercuriale des prix qui rebondit chaque fois que l'offre est inférieure à la demande. Le vieux postulat économique demeure valable même pour la cueillette en plein désert de ce champignon ! La truffe est appréciée selon son calibre. La grosse est cédée à 700 DA le Kg et la petite est commercialisée à 400 DA. Des prix qui restent inaccessibles aux bourses moyennes, défiant ainsi le prix de la viande ovine. Pourtant, elle se fait toujours désirer. On est loin, se souviennent les consommateurs du champignon, de l'hiver 1994-1995 où le marché local avait été inondé de truffes avec des prix qui n'avaient pas dépassé les 50 DA le kg, se rappellent toujours ces acheteurs déçus. Les petits spéculateurs, saisissant l'opportunité de l'insuffisance de l'approvisionnement du marché, ne sont pas étrangers au relèvement du tarif du champignon cueilli sans le moindre investissement sur les immenses espaces désertiques éloignés à quelque 500 km du chef-lieu de wilaya.