A Annaba, il ne se passe pas un jour sans que l'on n'ait à enregistrer des agressions au moyen de bombes lacrymogènes et armes blanches. Bon nombre de victimes s'adressent aux services de police, territorialement compétents, pour déposer plainte contre X pour agression et vol de leurs biens. D'autres, ayant réussi à fuir et bien que choqués par la menace de l'arme blanche qui leur avait été plantée à l'abdomen où sous le cou, préfèrent se limiter à raconter à leurs proches ce qui leur est arrivé. Au même moment, les services de police, particulièrement ceux ayant à charge les quartiers de la cité des Orangers, Levée de L'Aurore, l'Avant-port, celui du 11 Décembre 1960, semblent préférer la fraîcheur de leur commissariat respectif. « Dans notre cité, Belaïd Belkacem, l'insécurité est permanente. Qui ne connaît pas l'agresseur qui s'en prend aux femmes travailleuses habitant notre cité, attaquées quotidiennement à leur départ le matin. Nous sommes obligés de les accompagner, chaque matin, à leurs lieux de travail », a déploré l'artiste et comédien, Abdelhak Benmaârouf. Ce n'est ici qu'un exemple de quartiers, sinon c'est toute la ville qui est soumise au diktat des criminels. Ce sont pratiquement des centaines d'agressions qui sont quotidiennement enregistrées dans le périmètre de la commune du chef-lieu de la wilaya avec ses gares routières, son port, son Cours de la Révolution et sa Corniche, les sites les plus fréquentés de la ville. C'est dire que ces derniers mois, Annaba est « assiégée » par la délinquance, banditisme, drogue, contrefaçon, falsification et confection de faux documents officiels. Les vols de voitures se sont transformés en actes, tout ce qu'il y a de communs. Dans cette wilaya, il est interdit de sortir accompagné de sa fiancée ou de son épouse et encore moins de sa sœur, en voiture récente, de parler au portable, de porter un sac, un bijou, de « lécher »les vitrines pour d'éventuels achats, et surtout de se rendre dans une des banques ou à la poste pour un retrait ou un dépôt d'argent. Les malfrats sont toujours là, aux aguets, et n'hésitent pas à attaquer, couteau et bombe lacrymogène au clair. Ceux qui sont censés assurer la sécurité des biens et des personnes, n'auraient d'autre préoccupation que celle qui consiste à accomplir la mission qui leur est impartie.