En colère, ces citoyens ont exigé l'annulation pure et simple d'une liste de 29 bénéficiaires de logements ruraux en raison d'anomalies. Hier, des dizaines d'habitants de la localité Ahmed Salem, dans la commune de Kerkera, à une dizaine de kilomètres de la ville de Collo, à l'ouest de Skikda, se sont rassemblés sur le tronçon routier de la RN85 passant par leur agglomération, avant de le barricader. Des pneus ont également été brûlés et des troncs d'arbres et autres objets hétéroclites ont été utilisés pour fermer la route, paralysant ainsi toute circulation sur cet axe névralgique. Selon des sources locales, les manifestants auraient recouru à cette action de protestation pour dénoncer des dépassements qu'ils auraient relevés dans la liste des bénéficiaires d'un quota de logements ruraux. En colère, ces citoyens ont exigé l'annulation pure et simple de cette liste comportant 29 bénéficiaires. Arguant que ladite liste comprenait des personnes n'ouvrant aucunement droit à ce genre de logements, ils sont allés jusqu'à affirmer qu'elle comportait également les noms de deux frères du président de l'APC. Assimilant l'acte de leur maire à du favoritisme, ils ont évoqué l'existence de plusieurs habitants de Ahmed Salem, qui mériteraient, selon eux, de bénéficier de ce genre d'habitat. Les manifestants ont refusé, et à plusieurs reprises, les démarches ayant été entreprises en vue de libérer la route et ont maintenu la pression en exigeant l'annulation pure et simple de cette liste. La RN85 est ainsi demeurée fermée à toute circulation, causant d'énormes perturbations du trafic, d'autant plus que cette route représente l'unique axe de liaison entre Skikda et Collo, d'une part, et Collo-Constantine, d'autre part. Bloqués durant de longues heures, plusieurs automobilistes se sont rabattus sur des bifurcations non carrossables. Les conducteurs de bus desservant plusieurs localités du massif de Collo ont pour leur part trouvé une astuce pour contourner cette situation en se relayant, de part et d'autre des barricades, à «s'échanger» leurs voyageurs. Ainsi, les clients devant se rendre à Collo par exemple, se sont retrouvés contraints de descendre de leur bus au niveau des barricades et de parcourir quelques dizaines de mètres à pied pour retrouver, de l'autre côté, un autre bus qui les attend pour les ramener à cette destination. Idem dans le sens inverse.