Deux hauts responsables palestiniens ont appelé hier les Etats-Unis à ne pas s'ingérer dans la question des réfugiés palestiniens, soulignant que la question des réfugiés était le cœur et la substance du conflit israélo-palestinien, selon l'APS. Cet appel est intervenu un jour après que le gouvernement américain ait envisagé de renier le droit au retour de millions de réfugiés palestiniens. «La partie palestinienne rejette toute atteinte aux droits nationaux de son peuple, en particulier en ce qui concerne les réfugiés», a déclaré Wassel Abou Youssef, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), sur les ondes de la radio officielle, Voix de la Palestine. Il a également accusé les Etats-Unis d'être «entièrement biaisés» en faveur d'Israël aux dépens des droits des Palestiniens. Les Palestiniens s'opposent à tout contact avec l'actuel gouvernement américain, «en raison de la guerre que cette administration mène contre le peuple palestinien et ses droits historiques», a indiqué W. Abou Youssef. De son côté, Ahmed Abou Houli, responsable de l'OLP en charge des réfugiés, a déclaré dans un communiqué que la question des réfugiés palestiniens «était le cœur et la substance du conflit israélo-arabe». Les Etats-Unis «n'ont pas le droit d'annuler une résolution de l'ONU qui a vocation à être appliquée», a fait remarquer A. Abou Houli. «Le droit au retour des réfugiés palestiniens est garanti par le droit international et la Déclaration universelle des droits de l'homme», a-t-il ajouté. Quelque 750 000 Palestiniens ont fui ou ont été chassés de leurs terres à la création d'Israël en 1948. En comptant les descendants de ces Palestiniens, le nombre des réfugiés atteint les 5 millions, selon l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa). Les relations entre Washington et l'Autorité palestinienne sont gelées depuis l'annonce par le président américain, Donald Trump, fin 2017, de sa reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d'Israël. Alors que pour la communauté internationale, Jérusalem-Est reste un territoire occupé et les ambassades ne doivent pas s'installer dans cette ville tant que son statut n'a pas été réglé. Vendredi dernier, l'administration américaine a annoncé l'annulation d'une aide de plus de 200 millions de dollars à la Cisjordanie et à Ghaza.