L'APC de Béjaïa présente les citoyens de la commune comme «le facteur majeur» de la pollution en ville. Le manque d'implication des habitants dans la préservation des espaces et de l'hygiène publics rend «la tâche difficile pour les services de l'hygiène», affirme Rachid Mansouri, vice-président de l'APC chargé de l'hygiène et de l'environnement, dans un message vidéo. Ce dernier qui déplore, aussi, le phénomène de «transfert des déchets des communes limitrophes vers la partie est de Béjaïa», est convaincu que «si les citoyens s'impliquent en respectant les horaires de dépôt des ordures, c'est-à-dire entre 18h et 21h, la situation s'améliorera sensiblement». «Le facteur majeur qui dégrade l'image de notre commune en terme d'hygiène est la non-implication de nombreux citoyens à cette question», lit-on sur la page facebook de la cellule de communication de l'APC. Pour venir à bout des ordures qui se sont accumulées pendant les journées ayant suivi la fête de l'Aïd, dans le quartier EDIMCO, par exemple, l'une des cités à forte concentration d'habitations et de commerces, la mairie a mobilisé 24 camions. En une journée de nettoyage, «pas moins de 360 tonnes de déchets ménagers, de poubelles de supérettes, celles des salles des fêtes, de vieux meubles ainsi que des carcasses de moutons ont été collectées». il a été constaté que les ordures sont réapparues quelques heures après le passage des services de nettoiement. «Une fois cette situation catastrophique réglée, de nombreux citoyens se sont précipités pour jeter de nouveau leurs poubelles», ajoute le communiqué. Si les responsables de l'APC en font porter la responsabilité aux habitants, il n'en demeure pas moins que ces mêmes citoyens relèvent l'irrégularité du ramassage dans certains quartiers. La situation actuelle des moyens de l'APC est dérisoire. La voirie communale dispose d'une soixantaine d'ouvriers et d'un matériel roulant défectueux. Récemment, «le service de l'hygiène a été renforcé par 3 autres entreprises de collecte», selon la cellule de communication. Mais pour les responsables, «cela ne servira à rien si les citoyens s'entêtent à ne pas respecter les horaires de dépôt des ordures». Les photos publiées sur facebook et montrant des conducteurs s'arrêter devant le dépotoir de l'EDIMCO, en pleine journée, pour y déposer leurs sachets, sont révoltantes. Des scènes qui montrent l'ampleur de l'incivisme de certains citoyens. Le mouvement associatif estime, par contre, que la meilleure option pour l'APC est de débloquer l'Epic chargée du ramassage des ordures et l'investissement dans le domaine du tri et recyclage des déchets, comme cela se fait dans certains villages comme Iguersafen et Ahriq dans la région de Tizi Ouzou, afin de garantir la régularité du ramassage et en finir avec les «sautes d'humeur» des entreprises privées, de surcroît mal équipées pour cette mission sensible.