Malgré la grave crise financière qui l'a frappée après les grandes réductions des apports américains à son budget, l'UNRWA, l'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens, a réussi a ouvrir les portes de ses écoles, accueillant 278 991 élèves pour cette nouvelle rentrée scolaire 2018/2019 dans la bande de Ghaza, où plus de 70% de la population ont le statut de réfugiés. Plus de 7000 nouveaux élèves ont regagné ces écoles par rapport à l'année scolaire précédente. Le directeur des opérations de l'Unrwa dans la bande de Ghaza, Matthias Schmal, a déclaré à cette occasion : «Alors que les enfants de Ghaza grandissent dans de sombres conditions, dans beaucoup de pauvreté et de violence, les écoles de l'unrwa leur fournissent des lieux où ils peuvent acquérir le savoir et les compétences nécessaires pour un avenir meilleur.» Le directeur de l'agence onusienne, Pierre Krahenbuhl, a dit que «les véritables héros qui méritent notre solidarité sont les élèves dans nos écoles qui croient toujours en l'unrwa et en la communauté internationale derrière elle». Krahenbuhl avait déjà déclaré le 16 août que la rentrée scolaire allait se faire à la date prévue. Au total 526 000 écoliers ont rejoint leurs bancs dans 711 écoles de l'unrwa dans la bande de Ghaza, en Cisjordanie occupée, y compris dans la ville sainte d'Al Qods, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Les Etats-Unis ont considérablement réduit leur contribution à cette agence créée par l'ONU en 1949, pour venir en aide aux citoyens palestiniens ayant été forcés de quitter leurs maisons et leurs terres au cours de la guerre israélo-arabe en 1948, pour acquérir le statut de réfugiés. Au lieu de 300 millions de dollars prévus pour l'année 2018, l'administration du président Donald Trump n'a versé que 60 millions. Aujourd'hui, le déficit budgétaire de l'unrwa est de 217 millions de dollars, le plus grand depuis sa création. La présence de l'unrwa est vitale pour plus de 5 millions de réfugiés palestiniens. En plus de l'éducation, l'unrwa emploie plus de 20 000 personnes, en majorité des Palestiniens, assure des services dans le domaine de la santé, et fournit des aides humanitaires, dont de la nourriture. Sur un autre plan, cette agence onusienne a gardé vivante la question des réfugiés et leur retour pendant toutes ces années, au point de devenir aux yeux des gouvernements israéliens successifs un ennemi à abattre. L'administration Trump, la plus proche de l'idéologie sioniste par rapport aux précédentes administrations américaines, a commencé le processus de démolition de l'unrwa en annulant presque son financement. Devant cette guerre ouverte, l'unrwa a réussi à trouver de nouveaux donateurs mais sans pouvoir combler la totalité de son déficit. L'ouverture de l'ensemble de ses écoles représente une petite victoire qui ne sera complète qu'en cas de réussite de la communauté internationale de faire appliquer la résolution 194 des Nations unies, donnant le droit aux réfugiés palestiniens de retourner chez eux, ce qu'a toujours refusé l'entité sioniste qui y voit un danger existentiel.