Jeudi dernier, à Oran, le ministre des Ressources en eau a tenu à être rassurant : «Je le dis et le répète : l'eau du robinet est parfaitement potable.» «Cette eau, dit-il, est celle qui subit le plus de contrôles». Il faut dire que ces derniers jours, avec la propagation de l'épidémie de choléra, nombre de consommateurs ont eu peur d'utiliser l'eau du robinet, de crainte qu'elle provienne d'une source. «L'eau du robinet peut provenir soit d'un barrage, soit des ressources souterraines ou du dessalement, et parfois seulement de sources. Mais les sources qu'on utilise à travers nos établissements, celles qui ont un potentiel en matière d'apport important, d'abord, elles ne sont pas nombreuses, et puis elles sont raccordées au réseau, de ce fait, elles subissent régulièrement des contrôles. Elles sont soumises exactement aux mêmes contrôles que les autres types d'eau. C'est vrai que le pays dispose d'un grand nombre de sources naturelles, mais elles sont soumises à des contrôles», rassure-t-il. Pour preuve, Hocine Necib s'est rendu, le matin même, aux laboratoires de la SEOR pour «prendre à témoin» l'opinion publique quant au traitement «pointilleux» auquel sont soumises les eaux avant d'arriver au robinet. «Le contrôle est continu. Pour peu qu'il existe ne serait-ce qu'un soupçon de doute sur la qualité de l'eau, -par exemple, si on estime qu'il n'y a pas assez de chlore-, alors immédiatement, on procède à l'arrêt de la distribution». En parlant plus spécifiquement d'Oran, le ministre a affirmé que ses capacités de stockage se portent bien et donne à la wilaya une autonomie de 45h, alors que le minimum demandé est seulement de 24h. «Je pense que de ce point de vue, Oran n'a pas de problèmes. Les capacités à Oran sont suffisantes pour stocker toutes les eaux qui arrivent, soit de la station de dessalement ou des autres sources en dehors de la wilaya. Il faut savoir que le traitement est pointilleux : il y a des procédures internes qui régissent le traitement en bonne et due forme». A ce propos, il a émis le souhait de voir ce genre de laboratoires, -notamment celui de la SEOR- qui ont un potentiel d'expertise assez développé, devenir «des laboratoires de référence». Lors de sa visite, le ministre s'est également rendu à l'usine de dessalement d'El Mactaâ, où il n'a pas caché sa déception. En effet, les responsables de cette usine ont procédé à un arrêt technique en vue de lancer des travaux de maintenance. Sauf que cet arrêt technique a eu lieu en pleine saison estivale, une période de l'année où la demande en consommation d'eau est la plus forte. Selon le ministre, un arrêt technique de cet ordre ne doit pas dépasser une semaine, tout au plus dix jours, or il perdure depuis des semaines. «Il n'y a pas de quoi paniquer pour autant, ajoutera-t-il, car Oran dispose de plusieurs sources d'approvisionnement». Et de déclarer, toujours dans ce même registre, que l'Algérie, aujourd'hui, est parmi les plus grands pays au monde qui ont investi dans le dessalement. «Pour le moment, le dessalement contribue pour 17%, mais, avec le projet qui est actuellement en cours, on va dépasser les 25% en matière d'offre nationale en eau potable par la contribution du dessalement». Et d'évoquer, à ce propos, le projet en cours avec Sonatrach. «Aujourd'hui, nous avons senti le besoin de nous impliquer davantage dans l'industrie du dessalement et il y a une idée avec Sonatrach de création d'un groupe industriel pour le dessalement. Il n'y a pas d'échéance précise mais le chantier est ouvert». Lors de sa visite, le ministre s'est aussi rendu à Oued Tlélat pour s'enquérir de l'avancement du projet de renforcement en alimentation en eau potable des localités de la daïra d'Oued Tlélat à partir du réservoir de 50 000 m3 d'Araba. Il déclarera qu'une subvention de 100 millions de dinars sera allouée dans un premier temps pour faire avancer ce projet.