Le secrétariat de wilaya de la Fédération nationale des fils de chouhada (FNFC) vient de révéler on ne peut mieux, à travers une lettre adressée au wali, à quel point il est indispensable d'impliquer les citoyens dans la gestion des affaires publiques. En effet, dans cette correspondance, les fils de chouhada dénoncent l'attitude du président de l'APC quant à leur présence à une séance de délibérations : «Sous l'ordre du président de l'APC, le secrétaire général nous a intimé l'ordre de quitter la salle», est-il mentionné dans la lettre. N'est-ce pas ce genre d'attitude qui a permis la transformation d'un sanctuaire dédié aux martyrs de la Révolution en un fond commercial ? Une bâtisse au pied de la stèle, sise à la place de l'Indépendance, dont la façade comporte les portraits de dirigeants emblématiques de la guerre de libération, a été cédée à une agence de voyages. Cette bâtisse, pour rappel, devait servir comme musée ou salle d'expositions et plusieurs manifestations d'ordre culturel y étaient organisées. Cette décision de la céder à un particulier répond aux exigences de l'heure, nous a-t-on expliqué. «L'APC est appelée à valoriser son patrimoine et a trouvé légitime de la louer», nous déclare un élu. La fin justifiant les moyens, rien n'empêchera dorénavant de sacrifier les symboles sur l'autel de la rentabilité. Il en sera de même pour la bibliothèque communale sise au quartier «l'Abattoir». Celle-ci est cédée, aux dernières nouvelles, à la sûreté de wilaya, pour la transformer en centre de surveillance vidéo ! Un centre, certes, doublement intéressant pour la sécurité des biens et des personnes, mais une bibliothèque est également doublement utile pour la société, à moins que les autorités publiques à Batna n'y trouvent aucun service! A travers la valorisation du patrimoine, la nouvelle équipe installée aux commandes de la commune fait-elle fi de tout ce qui est immatériel au nom d'une rentabilité tous azimuts de ce qui est matériel ? Et pourtant, d'aucuns n'ignorent pas que le patrimoine à valoriser reste en friche, à l'exemple du marché couvert, ou encore la piétonne, sise au quartier la verdure qui s'étend sur plus de 1000 m, devenue un réceptacle de détritus et un antre pour les délinquants. Par ailleurs, le théâtre de verdure, qui ne fonctionne qu'aux grandes occasions et maintes fois sollicité par des particuliers spécialisés dans l'événementiel culturel, ne sera cédé en aucun cas, quitte à rester en jachère. Voilà pourquoi la participation des citoyens aux délibérations de l'APC est plus que nécessaire.