L‘administration Trump ne semble pas satisfaite des résultats des sanctions financières qu'elle a infligées aux Palestiniens. Pour faire plus de mal, elle a décidé de nouvelles mesures punitives. Après avoir arrêté leurs aides financières destinées à l'UNRWA, l'Agence onusienne chargée de soutenir les réfugiés palestiniens, et aux hôpitaux de la ville sainte d'Al Qods, les Etats-Unis ont fermé le bureau de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington. Cette nouvelle décision a été vivement dénoncée, hier matin, par Saeb Erekat, le secrétaire général de l'OLP. «Nous avons été officiellement informés que l'administration américaine va fermer notre ambassade à Washington en punition contre la poursuite de nos actions auprès de la Cour pénale internationale contre les crimes de guerre israéliens.
Elle va baisser notre drapeau dans la capitale Washington, ce qui représente beaucoup plus qu'une nouvelle gifle de la part de l'administration Trump à la paix et à la justice», a déclaré Saeb Erekat. «L'administration américaine ne s'est pas contentée de cela. Elle fait aussi du chantage à la CPI et menace cette tribune qui œuvre pour la réalisation du droit international», a ajouté le responsable palestinien. Saeb Erekat a, par ailleurs, affirmé toutefois que le chantage des Etats-Unis «ne pourra pas stopper la volonté du peuple palestinien de poursuivre son parcours politique et juridique particulièrement au niveau de la Cour pénale internationale». Le Wall Street Journal rapporte qu'un discours sera prononcé par le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, dans lequel il dira que «les Etats-Unis resteront toujours aux côtés d'Israël». Bolton, un grand ami de l'Etat hébreu, avait également menacé d'imposer des sanctions à la Cour pénale internationale dans le cas où elle déciderait de mener des enquêtes sur les Etats-Unis et Israël. Le représentant de l'OLP à Washington, Houssam Zomlot, a fait savoir que les Américains ont officiellement justifié la fermeture du bureau de l'OLP par les démarches palestiniennes visant à traîner les dirigeants israéliens devant la justice internationale pour crimes de guerre. Alors qu'il n'arrêtait pas de parler d'un plan de paix capable de mettre fin au conflit israélo-palestinien, le président Trump a décidé à la fin 2017, unilatéralement, de considérer la ville d'Al Qods, occupée et annexée par Israël en 1967 comme capitale de l'Etat hébreu. Une décision qui a provoqué la colère de la direction palestinienne, à sa tête le président Mahmoud Abbas qui l'a vivement dénoncée. Il a d'ailleurs aussitôt exclu les Etats-Unis de tout rôle dans un futur processus de paix. Le représentant de l'OLP à Washington a été rappelé à Ramallah et toute forme de relations avec l'administration Trump a été coupée. Pas habitué qu'on lui dise «non», surtout dans le monde arabe, le président américain veut punir collectivement les Palestiniens, espérant ainsi faire céder l'Autorité palestinienne et l'obliger à s'asseoir à une table de négociations, où pratiquement il ne reste plus rien à discuter. Si des dossiers comme ceux de la ville sainte d'Al Qods, des réfugiés et de la colonisation ne sont plus discutables du point de vue américano-israélien, de quoi veut-il alors que les Palestiniens parlent ? Ces dossiers représentent les constantes de la cause palestinienne sans lesquelles il est impossible de créer un Etat palestinien indépendant, pourvu d'une continuité territoriale, avec Al Qods comme capitale et un règlement équitable de la question du retour des réfugiés basée sur la résolution 194 des Nations unies. Et il est donc évident que les Palestiniens ne lâcheront rien sur ces questions essentielles.