Les familles expulsées d'Alger-Centre ne trouvent pas qui les assister et la saison des grands froids n'arrange pas les choses, loin de là. « Les immeubles appartiennent à des privés, il nous est impossible de s'y impliquer. Il y a un vide juridique récurrent et même avec les conditions que nous connaissons, aucune autorité ne peut agir. C'est un grand problème », insiste Bettache élu à l'APC d'Alger-Centre qui connaît une profusion de cas d'expulsions sans solution. Ces cas sont signalés surtout dans les rues Belili, Mouzaoui, Cadix ou encore Debbih Cherif. L'angoisse des familles est persistant et les autorités ne s'en soucient pas. « A la mort du père des locataires, le propriétaire ou ses héritiers peuvent décider, de leur propre gré, de faire sortir ses descendants. Personne ne peut l'en empêcher. Et les locataires se retrouvent du jour au lendemain sans toit, à errer, et aller chez la famille ou dans les dortoirs », relève notre interlocuteur visiblement gêné par la tournure prise par cette situation. Pareils cas sont signalés à Sidi M'hamed et dans plusieurs communes de l'Algérois. Les autorités semblent s'en tenir aux termes de la loi et donnent souvent « raison » aux propriétaires qui veulent résilier le bail, sans qu'ils soient embarrassés. Un « quota expulsion » est décidé par les autorités de wilaya, mais s'avère toujours insuffisant. Seules quelques familles nombreuses et désespérées semblent avoir les faveurs des autorités. Les quotas des logements sociaux s'avèrent insuffisants pour faire bénéficier le gros des expulsés. M. Bettache assure que l'APC n'a pas de solution pour ces gens-là. « Nous nous contentons d'assister psychologiquement à chaque expulsion de ces familles et nous leur promettons qu'elles seront concernées par les quotas de logements qui seront distribués », relève, sans trop de conviction, l'élu.