Il suffit de faire un petit tour du côté de la rue Didouche Mourad, de la rue Larbi Ben M'hidi, d'El Biar ou encore dans le quartier huppé de Sidi Yahia, pour se rendre compte que les devantures des magasins sont tapissées de grandes affiches aux couleurs chatoyantes où l'on peut lire : « Soldes de 20%, 30% jusqu'à 70% ». Ces rabais ont suscité une affluence appréciable en semaine et a atteint un pic impressionnant le week-en dernier. Seuls ou en famille, il était tout à fait perceptible de reconnaître une mère de famille fouinant dans les bacs de vêtements ou sur les étals dans l'espoir de trouver le vêtement adéquat pour son enfant. Dans un grand magasin, au niveau de la place Audin, un magasin propose des chemises pour hommes de 1500 DA vendues à 800 DA, des sacs en skaï de 1500 cédés à 1000 DA, des jupes évasées en velours de 2000 DA, vendues à 1300 DA. Le propriétaire de ce commerce nous indiquera que les ventes battent leur plein et que lui seul décide des prix. « Je ne m'aligne pas sur l'avis des autres. Je suis libre d'afficher le prix que je veux », dit-il clairement. Non loin de là, un autre magasin propose une liquidation totale de tous ses articles à 1000 DA au lieu de 1600. Le propriétaire nous avoue que les soldes en question sont des fins de série. « On ne peut pas se permettre de stocker de grandes quantités de marchandises. Nous sommes obligés de procéder aux soldes, afin de renouveler les collections », explique-t-il. Un autre commerçant de chaussures déclare, avec une pointe au cœur, qu'il est obligé d'écouler sa marchandise à perte, car réglementation oblige. En remontant un plus haut, vers la rue Didouche Mourad, de grandes enseignes à l'image d'Actua, Dixit et Rabie et Narimène proposent des stocks intéressants, mais dont certains articles restent tout de même inaccessibles. C'est du moins ce que nous confirme cette jeune fille : « J'ai flashé sur un beau trois-quart gris ; hélas, le prix soldé est de 8000 DA, ce qui n'est pas dans mes moyens. » Un père de famille composée de quatre enfants estime que ces soldes ne sont nullement bénéfiques pour lui. « Je préfère habiller mes enfants ‘‘made in China''. Au moins là, je suis sûr de contenter tout le monde », dira-t-il. Il est à noter qu'après l'anarchie qui a régné ces dernières années, un décret exécutif régulant ce type d'activité a été institué en 2006. Ce dernier stipule que « les ventes en solde ne peuvent porter que sur des biens acquis par l'agent économique depuis trois mois au minimum, à compter de la date du début de ces ventes », en soulignant que « les ventes en solde sont autorisées deux fois par année civile pour une durée continue de 6 semaines et doivent intervenir durant les saisons hivernale et estivale ». Les ventes effectuées en violation des dispositions de ce décret entraînent leur arrêt immédiat, jusqu'à la régularisation par le contrevenant de sa situation.