Cette forme de tourisme, à laquelle recourent de nombreuses personnes, gagnerait à être soumise à une réglementation pour une « meilleure protection des bénéficiaires », a préconisé le Président de l'APC de Taghit, une oasis située à 100 km du chef-lieu de wilaya. Venue combler le déficit en structures d'accueil, elle « doit faire l'objet d'une législation qui prendra en considération également les règles de concurrence avec les autres opérateurs en matière d'hôtellerie », a ajouté le même responsable, également président de l'Office communal du tourisme. Cette réglementation doit prévoir un cahier des charges définissant notamment la responsabilité des deux parties, les types de prestations de services et les missions et devoirs dévolus aux habitants hébergeant les touristes. Il est vrai que cette pratique suscite l'engouement des touristes nationaux et étrangers, tant elle permet aux bénéficiaires de connaître profondément les traditions et coutumes des populations du sud-ouest du pays, à travers les contacts humains directs. Des professionnels du tourisme estiment que cette formule du « tourisme chez l'habitant » est une manière efficace pour promouvoir le produit touristique local, de même qu'elle permettrait à de nombreux jeunes de pratiquer une activité économique et financière pouvant subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles dans des régions ne disposant pas d'entités économiques pouvant offrir des opportunités d'emplois permanents. « Une réglementation s'impose toutefois pour une meilleure organisation de cette pratique qui constitue une source de revenus pour la population locale, comme c'est le cas des propriétaires des habitations restaurées du Ksar de Taghit », a indiqué le responsable de l'agence Bahdja Tour de Béchar, Fethi Boukhari. Le développement de cette activité, dans la région de la Saoura, a été favorisé par l'absence de nouveaux investissements dans le secteur de l'hôtellerie, ont soutenu des professionnels, indiquant que la disponibilité de sites d'hébergement chez les familles des régions de Taghit et Béni-Abbes a encouragé, durant les dernières vacances et les fêtes de fin d'année, des centaines de personnes et de familles à s'y rendre. Ces familles ont trouvé des hébergements et de la restauration à des prix « défiant toute concurrence », le tout dans une ambiance familiale et d'hospitalité unique, comme l'ont signalé de nombreux touristes. Lidée de création d'une association regroupant les propriétaires d'espaces d'hébergement pour touristes commence à germer chez certains d'entre eux, comme c'est le cas de ceux du Ksar de Taghit et ce, pour une meilleure coordination entre eux et les autorités locales compétentes, ont indiqué certains de ces propriétaires.