Le tourisme chez l'habitant, ou communément connu sous le nom maison d'hôte, est un mode de séjour favorisant le contact avec les habitants dans leur environnement habituel. La possibilité de faire un circuit en combinant des hébergements dans des familles et des lieux d'accueil différents rend encore plus enrichissant le séjour des touristes, notamment dans les us du pays. Les touristes étrangers optent souvent pour ce mode de tourisme et les collectivités locales du Sud ont compris cela. D'ailleurs nombreux sont les habitants qui ouvrent leurs portes aux touristes. Les retombées économiques au niveau du quartier, de la ville et de la région sont aussi significatives, car les familles d'accueil organisent localement et librement leurs sorties, visites et achats profitant aux transporteurs (taxi et 4X4), guides, commerçants, artisans de la région. La formule dite "tourisme chez l'habitant", en vogue dans les wilayas de Béchar, Tamanrasset, mais aussi dans les régions de Timimoun, Ghardaïa et autres, doit être réglementée estiment les professionnels du secteur. Cette forme de tourisme à laquelle recourent de nombreuses personnes " gagnerait à être soumise à une réglementation pour une meilleure protection des bénéficiaires ", a préconisé le président de l'APC de Taghit. Venue combler le déficit en structures d'accueil, " elle doit faire l'objet d'une législation qui prendra en considération également les règles de concurrence avec les autres opérateurs en matière d'hôtellerie ", a ajouté le même responsable, également président de l'Office communal du tourisme. Cette réglementation doit prévoir un cahier de charges définissant notamment la responsabilité des deux parties, les types de prestations de services et les missions et devoirs dévolus aux habitants hébergeant les touristes, a souligné la même source. Il est vrai que cette pratique suscite l'engouement des touristes nationaux et étrangers, tant elle permet aux bénéficiaires de connaître profondément les traditions et coutumes des populations du sud-ouest du pays à travers les contacts humains directes. Des professionnels du tourisme estiment que cette formule du " tourisme chez l'habitant " est une manière efficace de promouvoir le produit touristique local, de même qu'elle permet à de nombreux jeunes de s'adonner à une activité économique et financière pouvant subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles dans des régions ne disposant pas d'entités économiques pouvant offrir des opportunités d'emplois permanents. Le développement de cette activité dans la région de la Saoura a été favorisé par l'absence de nouveaux investissements dans le secteur de l'hôtellerie, ont soutenu des professionnels, indiquant que la disponibilité de sites d'hébergement chez les familles des régions de Taghit et Béni-Abbes a encouragé, durant les dernières vacances et les fêtes de fin d'année, des centaines de personnes et de familles à s'y rendre. Ces familles ont trouvé des hébergements et de la restauration à des prix "défiant toute concurrence". A noter dans ce contexte que l'idée de création d'une association regroupant les propriétaires d'espaces d'hébergement pour touristes commence à germer chez certains d'entre eux, comme c'est le cas de ceux du Ksar de Taghit et ce, pour une meilleure coordination entre eux et les autorités locales compétentes. Il faut dire aussi que l'accueil des touristes dans des maisons d'hôte est une activité qui participe à une prise de conscience de la population de la région quant à la richesse de leur patrimoine architectural. Cela l'encourage à le restaurer et le valoriser dans le respect de leur art. Nassima Bensalem