La localité de Bouroumi reste confrontée au grave problème lié à l'absence de réseaux d'assainissement et d'évacuation des eaux usées et de pluies l En cette période d'averses, les ruelles deviennent tellement boueuses qu'il est presque impossible de se déplacer. Cité, agglomération, bourgade, douar, petit village… Qu'importe le nom que l'on peut donner à Bouroumi ! Elle reste cet ensemble d'habitations où les rudes conditions de vie semblent à la limite du supportable. Bâtie sur une cuvette, à proximité de Oued Bouroumi, cette petite bourgade est coupée en deux ensembles d'habitations par la route nationale desservant l'ouest du pays et une bonne partie de la wilaya de Tipaza. Située à 2 km du chef-lieu de la daïra d'El Affroun, dont elle dépend administrativement, Bouroumi abrite une population estimée à 1544 habitants, selon le dernier recensement. De prime abord, Bouroumi donne l'impression d'un petit douar calme qui ne souffre d'aucun problème majeur. Il n'en est pourtant rien quand on y découvre le cadre de vie. Rencontrés dans un petit local de fortune, faisant office de salon de coiffure, les deux jeunes locataires du lieu se relayent pour raconter la misère et l'abandon dont ils se sentent victimes de la part des élus locaux. « Ici, il n'existe aucun lieu pour les loisirs. Il n'y a ni salle de jeux, ni centre culturel ou bibliothèque, ni même une salle pour exercer une activité sportive », nous raconte Mohamed. Bien plus préoccupant pour les habitants, Bouroumi reste confrontée au grave problème lié à l'absence de réseaux d'assainissement et d'évacuation des eaux usées et de pluie. De l'aveu même du président de l'APC d'El Affroun, Djelloul Kebir, Bouroumi a beaucoup souffert ces dernières années du manque de commodités. Et d'assurer toutefois que « des projets de travaux d'aménagement et de l'amélioration du cadre de vie seront lancés incessamment, puisqu'ils sont inscrits dans le cadre du plan quinquennal 2009-2013 ». En attendant, les habitants restent confrontés à de multiples difficultés. Le cas de la seule école primaire Mohamed Lezough est éloquent. La cour de cet établissement est dans un état déplorable et la sécurité des lieux n'est guère assurée. En cette période de pluies, les élèves pataugent dans la boue et même le déplacement d'une classe à une autre est rendu difficile en raison de grosses flaques d'eau. Plus aberrant, la cour de l'établissement est utilisée comme un passage par les voisins de l'école après que l'issue donnant accès sur une des ruelles avoisinantes eut été condamnée. En outre, des enseignants rencontrés sur place nous ont fait part de leurs préoccupations sur la fumée provenant des deux décharges sauvages et qui s'abat sur l'école causant des difficultés respiratoires aux élèves. D'ailleurs, les habitants de la localité lancent un appel pressant aux autorités locales pour trouver une solution à cette véritable catastrophe écologique qui a déjà endeuillé une famille lorsque celle-ci a perdu un membre souffrant de crises d'asthme. « En hiver, il y a le problème des odeurs nauséabondes que dégagent ces deux décharges et, en été, ce sont les fortes émanations de fumées toxiques qui nous empoisonnent la vie », atteste un habitant. Chômage endémique Sur un autre plan, le chômage reste ce phénomène qui préoccupe les habitants de Bouroumi, sachant qu'une partie de la population est sans travail, les jeunes étant les plus touchés. Pour échapper à l'oisiveté et à la dure réalité de la vie, des jeunes, comme Karim, n'ont pas trouvé mieux que de s'adonner à la consommation de la drogue. Pour ceux qui ont encore la chance de fréquenter l'école, d'autres problèmes se posent. On cite en particulier celui lié au transport des collégiens et des lycéens vers la ville d'El Affroun. Interrogé, le P/APC affirmera que le transport scolaire est assuré par deux bus qui font quotidiennement la navette entre El Affroun et Bouroumi. Pourtant, des élèves rencontrés aux arrêts de bus sont catégoriques quant à l'absence de moyens de transport scolaire. « Chaque matin, nous sommes obligés de nous bousculer pour prendre place dans les bus et autres fourgons privés », affirme une lycéenne. Sur un autre front et en cette période d'averses, les ruelles à Bouroumi deviennent tellement boueuses qu'il est presque impossible de se déplacer. Il est temps, comme a tenu à le souligner un habitant, que des travaux de pose de bitume soient entamés dans les plus brefs délais. En effet, les différentes ruelles de Bouroumi sont dans un état de délabrement avancé, ce qui est censé tenir lieu de chaussée n'est plus que crevasses, flaques d'eau et gadoue. Les habitants de Bouroumi, dont surtout les jeunes, restent ainsi privés d'un cadre de vie décent.