D'aucuns croyaient que la visite du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui dans la wilaya de Jijel allait dépoussiérer certains projets très attendus dans la région. L'annonce non chiffrée de Nouredine Bedoui a concerné un plan spécial pour encourager le retour des populations vers les zones rurales et montagneuses, ainsi que le rappel de vieux sujets datant de plusieurs années, voire beaucoup plus. La pénétrante autoroutière entamée en mars 2014, et qui n'en est encore qu'à 35%, le port de Djendjen, l'alimentation en eau potable des 6 communes de la région d'El Milia à partir du barrage de Boussiaba mis en eau depuis plus de 5 ans et le doyen, en l'occurrence le complexe sidérurgique de Bellara. D'aucuns s'interrogent aussi sur le sort de l'institut de métallurgie annoncé pour El Milia par Abdelmalek Sellal, lors d'une visite à Jijel en tant que chef du gouvernement. Certes, ces projets sont importants pour la région, mais force est de reconnaître que leur mise en branle a mis beaucoup de temps. Si ces derniers projets sont en cours de réalisation, en dépit de tous les aléas auxquels ils sont confrontés, d'autres secteurs auraient mérité une attention particulière. Il ne s'agit pas de détourner le regard des réalisations en termes de routes, de logements, d'extension de réseaux d'eau, de gaz et d'assainissement et d'électrification, mais certaines attentes sont devenues tout aussi pressantes. En premier lieu, le nouvel hôpital 240 lits de Jijel, dont l'inscription demeure encore gelée, alors que la population des communes relevant du secteur sanitaire de Jijel a connu un important accroissement. Un point que n'a pas manqué de soulever le P/APW lors de la visite du ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, en ajoutant d'ailleurs celui de Taher (qui nécessite une rénovation de fond en comble) ou encore les hôpitaux de 60 lits projetés à Chekfa et Belghimouz (El Ancer). Il a aussi défendu la création d'un centre anti-cancer dans la wilaya, tandis que le wali dans le même domaine a porté sur la liste des propositions l'acquisition d'un équipement d'imagerie par résonance magnétique (IRM). Lors de son inauguration le 8 novembre 1983 l'hôpital de Jijel couvrait plusieurs communes (Jijel, Kaous, Texenna, Djimla, Beni Yadjis, Selma, Erraguene, Ziama Mansouriah et El Aouana) dont le nombre d'habitants avoisinait alors les 150 000 âmes, tandis que les estimations pour 2015 de la population de ces communes étaient de 257 676, une augmentation assez substantielle de la population en l'espace d'une trentaine d'années. Entre-temps, l'ancien hôpital est transformé en une école de formation paramédicale, ce qui a privé la région d'un certain nombre de lits. Certes, des extensions ont été réalisées et un hôpital de 60 lits à Ziama Mansouria, en construction, peine à voir le jour, mais la pression sur le seul hôpital du chef-lieu de wilaya devient de plus en plus insupportable. Le cas de Taher est aussi édifiant sachant que l'hôpital Saïd Medjdoub, construit en préfabriqué, souffre de vétusté. Là aussi, la population des communes relevant du secteur de Taher est passée de près de 142 000 habitants en 1987 à plus de 222 000 en 2015. On relèvera aussi le cas de l'hôpital psychiatrique prévu à El Milia mais dont on n'entend plus parler. Des régions toujours sans eau L'autre attente non encore satisfaite a trait à l'inscription des communes devant être alimentées à partir du barrage de Tabellout, comme Texenna et Oudjana qui ont été bizarrement éliminées de la liste des bénéficiaires d'un raccordement. Les populations de ces communes n'auront qu'à contempler le plan d'eau à leur pied à défaut d'une alimentation à partir de ce dernier. Le chef-lieu de Jijel qui souffre désormais durant la saison des pluies attend aussi le dégel du projet de rénovation du réseau d'assainissement, dont l'étude a été réalisée par un bureau d'études français et dont la réalisation a été inscrite avant d'être gelée pour cause de crise financière. On ne parlera pas des trois trémies prévues à Jijel et Taher, dont une a été inscrite avant d'en subir le gel. Néanmoins, le wali a par contre parlé lors de cette visite du ministre de l'Intérieur d'un traitement des points névralgiques au niveau de Sidi Abdelaziz et l'entrée est de Jijel. Un autre projet entrant aussi bien dans la protection de la santé des citoyens que de la protection du littoral est toujours dans les tiroirs en attendant une éclaircie financière. Il s'agit de la station d'épuration d'El Kennar pour la région centre de la wilaya et qui devrait recevoir les eaux usées de Taher, Chekfa, Oudjana, El Kennar et Sidi Abdelaziz. Jusque-là ces eaux sont déversées directement dans les oueds et la mer à raison de 19 382 m3 quotidiennement, selon les données du site de la direction de l'environnement. Ces eaux sont jetées soit en partie en mer, comme à Sidi Abdelaziz, ou dans les oueds qui se rejoignent en définitive en mer (oued Nil, oued Boukraa, oued Saïoud, oued El Kébir). Reste à espérer que d'ici 2019 ces projets arrivent à sortir de l'ornière administrative et réussir le passage vers l'inscription budgétaire.