Les autorités américaines ont ordonné, dimanche, à l'ambassadeur palestinien aux Etats-Unis, Husam Zomlot, et à sa famille de quitter «immédiatement» le pays. Les visas de la famille de l'ambassadeur de l'Organisation de libération de la Palestine aux Etats-Unis, qui devaient expirer en 2020, ont été révoqués, une semaine après l'annonce de la fermeture de la représentation palestinienne à Washington. «Cela va à l'encontre des normes diplomatiques», a indiqué Houssam Zomlot. Pour lui, «les enfants, les conjoints et la famille n'ont rien à voir avec les différends politiques». «Comme si l'annonce de la fermeture de nos bureaux à Washington n'était pas suffisante, cette action vindicative de l'administration Trump est malveillante», a déclaré Hanane Achraoui, membre du comité exécutif de l'OLP. «Les Etats-Unis ont porté leurs tentatives de pression et de chantage sur les Palestiniens à un nouveau niveau», a-t-elle ajouté. Les Etats-Unis avaient auparavant annoncé l'arrêt de leurs versements à l'UNRWA, l'agence des Nations unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens. Ces décisions, soutiennent des observateurs, sont destinées à punir l'OLP et les Palestiniens de manière générale pour leur refus d'accepter un «deal» américain (plan de paix, ndlr) qui les prive de faire d'Al Qods-Est la capitale de leur futur Etat. Les relations entre l'Autorité palestinienne et les Etats-Unis sont quasiment coupées depuis que le président américain, Donald Trump, a considéré la ville sainte d'Al Qods comme capitale d'Israël en décembre 2017, ce que les Palestiniens n'ont pas arrêté depuis de dénoncer avec force. «Les meurtres, l'expansion des colonies de peuplement, la destruction et le déracinement de la population palestinienne n'apporteront ni la paix ni la sécurité» dans la région, a réagi le président palestinien, Mahmoud Abbas. Recevant cette semaine d'anciens députés de gauche à la Knesset, il a passé en revue les derniers développements politiques et l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix à cause de la politique du gouvernement israélien et du «soutien biaisé» des Etats-Unis. M. Abbas a précisé, selon l'agence Wafa qui rapporte l'information, que les atteintes commises à l'endroit des Palestiniens «sont en contradiction avec les résolutions internationales et portent atteinte aux chances de parvenir à une paix juste, basée sur la solution à deux Etats le long des frontières de 1967». De son côté, le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nikolaï Mladenov, a mis en garde Israël contre la démolition du village bédouin de Khan Al Ahmar, à l'est d'Al Qods. M. Mladenov appelle les autorités israéliennes à ne pas procéder à cette démolition et à cesser leur entreprise de relocalisation de communautés palestiniennes en Cisjordanie. «De tels actes sont contraires au droit international et risquent de compromettre les chances d'établir un Etat palestinien viable et contigu», a-t-il dénoncé.