Un juriste français, arrêté par les forces d'occupation israéliennes lors d'une manifestation contre la démolition d'un village en Cisjordanie occupée, va être expulsé d'Israël, a annoncé son avocate dimanche. Frank Romano, professeur de droit né aux Etats-Unis et de nationalité franco-américaine, a été arrêté vendredi après des échauffourées entre des militants pro-palestiniens et des garde-frontières israéliens près du village de Khan al-Ahmar, à l'est d'El Qods. «Il y a une décision administrative stipulant son expulsion», a dit dimanche à la presse son avocate Gaby Lansky. Elle avait affirmé la veille que Frank Romano était accusé d'entraves à l'action de la police et des soldats israéliens. M. Romano a dit qu'il contesterait la décision de l'expulser devant les tribunaux israéliens. «Je vais faire appel si on veut m'expulser», a dit ce juriste qui s'exprimait en français devant les journalistes lors d'une brève audience tard dimanche sur l'ordre d'expulsion. «Il n'y a pas de raison de m'expulser. Je n'ai pas fait d'acte de violence» (Romano) La Cour a ajourné l'audience sans annoncer de décision. Après des années de bataille judiciaire, la Cour suprême israélienne a donné la semaine dernière son feu vert à la démolition de ce village où vivent environ 200 Palestiniens, près de colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Des gouvernements européens, l'ONU et des ONG ont fait pression contre la démolition de Khan al-Ahmar, estimant qu'elle permettrait d'étendre les colonies israéliennes et de couper en deux la Cisjordanie, rendant encore plus compliquée l'éventuelle création d'un Etat palestinien sur ce territoire. L'OLP condamne la décision des USA de révoquer les visas de l'ambassadeur palestinien et de sa famille Une haute responsable palestinienne a condamné dimanche la décision de Washington de révoquer les visas de l'ambassadeur palestinien Husam Zomlot, de sa femme et de ses deux enfants, alors qu'ils étaient encore valides jusqu'en 2020. «Cette mesure vindicative prise par le gouvernement Trump est une décision mesquine, comme si l'annonce de la fermeture de notre bureau à Washington ne suffisait pas», a déclaré dans un communiqué Hanan shrawi, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Les Etats-Unis franchissent ainsi une nouvelle étape en matière de pressions et de chantage contre les Palestiniens, a-t-elle ajouté. Le gouvernement américain «est passé de la punition cruelle à la vengeance pure et simple contre les Palestiniens et leurs dirigeants. Au lieu de travailler en direction d'une véritable paix, les Etats-Unis détruisent toute chance de paix, et nuisent à leur propre crédibilité et à leur propre statut à tous les niveaux», a-t-elle mis en garde. Mardi, le gouvernement américain a communiqué au personnel du Bureau de la Délégation générale de l'OLP à Washington ses instructions en vue de la fermeture du bureau. Les employés ont reçu l'ordre de mettre fin à leurs opérations, de fermer leurs comptes bancaires, et de quitter les Etats-Unis avant le 13 octobre. Les relations entre l'Autorité palestinienne et les Etats-Unis sont presque coupées depuis que le président américain Donald Trump a reconnu El Qods comme capitale d'Israël en décembre 2017.