Avec ses 45 800 vaches laitières et une production de plus de 60 millions de litres/an, Souk Ahras n'a toujours pas réussi à créer sa chaîne production-transformation-livraison ni à drainer des investisseurs fiables dans le secteur, avec tout ce que cela suppose comme débouchés pour la population locale. Souk Ahras. De notre bureau Une seule usine privée de production de lait en sachet assure l'alimentation de la wilaya, sans pour autant arriver à l'autosuffisance ni couvrir le marché local en dérivés du lait. La région est pourtant capable d'atteindre les 160 millions de litres/an, voire 300 millions. Une augmentation quantitative qui demeure, cependant, tributaire des moyens devant être mis à la disposition de la filière, à savoir la création de plusieurs centres de collecte, notamment à Mechroha et Aïn Seynour, l'implication efficace des banques, l'amélioration du réseau routier vers et depuis les grandes zones de production, la protection des espaces de pâturage, la création d'une unité de pasteurisation et le renforcement du transport du lait cru par camions frigorifiques. Ces mêmes mesures réclamées aujourd'hui par les professionnels avaient été soulevées lors du forum régional sur la filière du lait tenu en mars 2008 et ont fait partie des recommandations de la session de l'APW du mois d'avril de la même année sans produire, des mois après, les effets escomptés. Les contraintes financières auxquelles se trouvent confrontés les éleveurs avaient également fait l'objet de débats à l'occasion du passage du PDG de la BADR à Souk Ahras. L'absence d'actes de propriété chez un grand nombre d'éleveurs ou de candidats à l'investissement dans le domaine a été reconnue par la majorité des participants à cette rencontre comme principale entrave pour un meilleur engagement de la part des institutions bancaires. Lors de cette même rencontre, un intervenant avait fait remarquer que 50% du lait produit à Souk Ahras est commercialisé dans l'informel. Une autre préoccupation de taille pour la filière, qui s'avérera des mois plus tard un véritable problème de santé publique. Pas moins de 7 cas de brucellose ont été relevés entre les mois de juin et septembre 2008 dans le commues de Mechroha, Taoura et Bir Bouhouch. La première semaine du mois du Ramadhan, une suspension préventive de 5 crémeries s'adonnant à la vente de lait cru contaminé a été décidée par la DCP. Avec son circuit informel, ses producteurs qui se disent lésés, un consommateur qui dépend des wilayas limitrophes au moment où des centaines de litres de lait écrémé sont déversées dans des oueds à cause de l'absence de centres de collecte, la filière du lait est un dossier ouvert entre les mains des responsables locaux.