Des scènes terrifiantes ont été saisies par des caméras d'amateurs et circulent sur les réseaux sociaux. Elles montraient des voitures charriées par des crues en furie à travers certaines wilayas de l'intérieur du pays. Malheureusement, des personnes aussi ont perdu la vie après quelques minutes seulement de pluies torrentielles. Ce timing n'a pas échappé aux uns et aux autres et à des responsables pour se rejeter la balle quant aux causes ayant conduit à la catastrophe. Pour certains, les services de la météorologie n'alertent pas en temps voulu pour prendre des précautions afin d'éviter les drames ou du moins minimiser les dégâts. De plus, le manque de moyens modernes ne permet pas à ces services en question d'être précis dans leurs bulletins spéciaux. Mais au-delà de cette justification toute trouvée, nos villes sont-elles préparées pour faire face efficacement aux orages d'automne ? Sur le seul point de la réglementation arrêtée par les collectivités locales, la réponse peut être affirmative. Il n'en demeure pas moins que sur le terrain, la situation est toute autre. L'apparition cet été du choléra, maladie moyenâgeuse très contagieuse, renseigne sur le non-respect par le citoyen de l'interdiction de construction sur les lits des oueds. Ces oueds squattés sont souvent utilisés comme réceptacle de tous les rejets. Dans ces conditions d'anarchie, il est alors difficile de faire face aux forces de la nature. Dans les villes, la menace est encore plus grande du fait de la densité urbaine, avec tout ce que cela sous-entend en termes d'activité humaine et de rejets de toute nature. Souvent, les réseaux d'assainissement sont agressés et les avaloirs d'eau de pluie bouchés avec des objets hétéroclites. La capitale est prémunie contre les inondations, ne cessent de déclarer ses gestionnaires, grâce au plan anti-inondations achevé en 2016. Cela n'a pas pour autant empêché la survenue de ces accidents dans plusieurs quartiers périphériques d'Alger, à l'instar de l'avenue de l'ALN, d'El Hamiz et d' Alger-Plage. La menace persiste au vu de la topographie de la capitale caractérisée par la présence d'innombrables oueds à ciel ouvert. Leur furie reste gravée dans la mémoire des Algérois. En novembre 2001, ce sont 1000 morts et des centaines de blessés qui ont été enregistrés en un laps de temps très court lors de la tragédie de Bab El Oued. Après le drame qui a frappé Constantine, Tébessa, Adrar, Ouargla, les autres villes d'Algérie sauront-elles se prémunir contre les caprices de la nature ?