Pourvu qu'un tel projet ne sente pas les relents du «poisson d'avril» Un tel projet rentre dans le cadre de la protection du centre-ville d'Oran qui se transforme en un véritable réceptacle des eaux pluviales. Mieux vaut tard que jamais. La ville d'Oran sera, tel qu'envisagé par ses responsables locaux, endiguée contre les incidences pouvant être provoquées par les inondations. C'est du moins ce que «vantent» ces jours-ci des responsables locaux en laissant croire qu'ils sont sur le point de se lancer dans une opération d'envergure visant à mettre en place pas moins de 800 nouveaux avaloirs, destinés exclusivement à l'évacuation des eaux pluviales. Pour peu qu'un tel projet ne sente pas les relents du «poisson d'avril». Car, 1000 avaloirs avaient été annoncés au début de ce millénaire. Mais rien n'a été fait jusque-là. Un tel projet rentre dans le cadre de la protection du centre-ville d'Oran qui se transforme en un véritable réceptacle des eaux pluviales à la moindre forte trombe provoquant des inondations de plusieurs rues et ruelles. Ainsi, ils serviront à protéger cette zone des risques des inondations durant la saison des grandes averses. Ce-dit projet concerne essentiellement les grandes artères et places comme la place Kargunetah, bd Hamou Boutlélis, les rues Larbi Ben M'hidi, Mohamed Khemisti et le bd Emir Abdelkader. Qu'à cela ne tienne tant que la situation urge! Plus que jamais, le centre-ville de la deuxième capitale de l'Ouest est sempiternellement confronté aux risques des inondations ainsi qu'à la remontée des eaux souterraines en raison de la nature du terrain. Il n'est un secret pour personne, la ville d'Oran est exposée en permanence aux affaissements de terrains et aux «noyades» aussi bien superficielles que profondes et souterraines, étant donné qu'elle est cernée par deux grands fleuves, oued Rouina et le Ravin blanc. Les fortes pluies annuelles ont donné raison à plus d'un, notamment les partisans quant à la nécessité de passer à l'action en endiguant la ville abritant le somptueux Front de mer et la place d'Armes. Chacune des petites pluviométries donne à Oran la capitale, la nette impression d'une ville abandonnée. Le constat est de visu perceptible lorsque les eaux pluviales se délaient envahissant des rues entières tout en charriant dans leur déferlement tout ce qu'elles rencontrent sur leur chemin. La responsabilité des élus locaux est donc de mise en se lançant impérativement dans le traitement des eaux pluviales tout en leur réservant un sort exceptionnel dans le cadre d'une politique générale visant essentiellement la protection de la ville de la catastrophe des inondations. Les services de la Société des eaux d'Oran (Seor) ne sont pas en reste dans cette stratégie en mettant le paquet dans le cadre de la réhabilitation du réseau d'évacuation des eaux usées et pluviales de la ville. Ce réseau s'étend sur plus de 1800 kilomètres linéaires. Comme première mesure prise et mise en application, on notera que ladite entreprise a engagé des actions intensives rentrant dans le cadre du curage préventif des avaloirs et canalisations des eaux usées du groupement d'Oran. L'opération a, jusque-là, abouti au curage du tiers du réseau d'assainissement dépassant les normes internationales en matière de curage qui est entre autres de 20%. Du côté officiel, on annonce que «pas moins de 600 kilomètres linéaires du réseau d'assainissement ont été visités et ont bénéficié de ces travaux de curage». Le gros du travail reste toutefois à mener. Car, malgré ces campagnes préventives lancées et le nettoiement des avaloirs et caniveaux mené dans plusieurs artères, la partie périphérique d'Oran continue à constituer la grande oubliée. Sinon, comment expliquer le fait que cette zone soit transformée en un bourbier à la faveur des petites trombes? Des réponses pêle-mêle ne manquent pas, du moins chez les officiels avançant souvent «l'obstruction des canalisations d'évacuation des eaux pluviales par des dizaines de tonnes de détritus, de déblais et autres déchets ménagers». L'absence de civisme, notamment chez des habitants, est à décrier. Tout porte à croire à une telle thèse reposant essentiellement sur un constat établi faisant état de pas moins de 400 tonnes de différents déchets qui ont été extirpées en 2015 rien que dans la seule station de relevage de Hai Daya, ex-Petit Lac. Qu'en est-il alors des canalisations du centre-ville? L'obstruction permanente constatée à la moindre pluviométrie de ces avaloirs et autres canalisations d'évacuations des eaux pluviales indique que «la situation, qui est gravissime, nécessite désormais un traitement de choc».