L'envenimation engendrée par les piqûres de scorpions constitue dans la wilaya de Ouargla une préoccupation requérant la conjugaison de davantage d'efforts pour sa prise en charge, dans le cadre du programme national de lutte contre le fléau. Selon le chef de service de la prévention à la direction locale de la santé et de la population (DSP), Djamel Mammeri, l'implication du citoyen aux efforts des différents acteurs (santé, environnement, collectivités et associations), demeure nécessaire pour faire face au phénomène d'envenimation et réduire ses séquelles sur la santé publique. Des associations versées dans la protection de l'environnement ont estimé que l'intensification et l'encouragement des opérations rémunérées de collecte du scorpion sont à même de réduire les cas d'envenimation scorpionique, en plus de la sensibilisation du citoyen sur les règles préventives pour faire de ce phénomène l'affaire de tous. Les campagnes de collecte de cet insecte avaient permis ces dernières années la collecte d'une moyenne annuelle de 25 000 scorpions, selon le président de l'Association de lutte contre l'envenimation scorpionique dans la wilaya de Ouargla, Abdelmalek Djouri. Menées entre avril et fin septembre de chaque année, à travers les régions de Ouargla, Touggourt, El-Hedjira et Hassi Messaoud, ces campagnes ont donné lieu à la collecte, cette année, de 4 200 insectes, parallèlement aux campagnes de sensibilisation pour la participation aux actions de nettoiement initiées par l'association en coordination avec d'autres acteurs. Créée en 1997, l'association s'est, depuis, employée, selon son président, à impliquer d'autres acteurs et étendre son champ d'action en milieu urbain, eu égard aux dangers induits par ces campagnes de chasse de l'insecte nuisible, nécessitant un certain savoir-faire. Le secrétaire général de l'association Takafoul Akhdar (entraide verte) du quartier de Mekhadma (Ouargla), Hocine Rabie, a souligné que la dangereuse prolifération des scorpions dans les quartiers reflète la dégradation de l'environnement et requiert la prise de mesures urgentes pour remédier à la situation. Les associations sont unanimes à souligner que le changement des mentalités et le développement du civisme chez le citoyen font partie des mesures de lutte contre le scorpion, ajoutés à la lutte contre le recours aux thérapies traditionnelles en vue d'éviter les complications chez les victimes, et leur transfert le plus tôt possible vers les structures de santé les plus proches. Les efforts menés, à ce titre, ont été couronnés par un recul remarquable ces dix dernières années des cas de piqûres de près de 5 000 par an, pour tomber à une prévalence moyenne de 3 000 cas depuis l'année 2010 dans la wilaya de Ouargla, selon les données de la DSP. Le secteur a déploré 1 729 cas d'envenimation scorpionique enregistrés entre janvier et fin août dans la wilaya de Ouargla, dont six cas mortels. La DSP fait état de 2 524 cas de piqûres de scorpion en 2017, dont sept (7) décès, contre 2 772 cas en 2016, dont sept décès. Selon les explications du Dr. Djamel Mammeri, la prise en charge des victimes fait face à des contraintes liées notamment au retard dans leur évacuation, l'état de santé des personnes piquées, l'espèce d'insecte et la quantité de venin inoculé. Les membres de l'Assemblée populaire de la wilaya de Ouargla ont recommandé, lors d'une récente session extraordinaire, la création d'une annexe de l'Institut Pasteur à Ouargla, pour la production de sérum anti-venin et la réalisation des différentes analyses afférentes. Selon les élus, la création d'une structure du type devra indubitablement contribuer au renforcement des efforts de lutte contre l'envenimation scorpionique et l'encouragement des actions de collecte du scorpion à travers un financement centralisé.