Au moins un militaire malien a été tué dimanche dans une embuscade tendue par des hommes armés dans le nord du Mali, selon des médias locaux citant des sources sécuritaires. «Une escorte de l'armée malienne, qui a quitté dimanche Gossi pour Hombori, est tombée dans une embuscade tendue par des hommes armés circulant à moto», a déclaré la source de sécurité précisant que le bilan s'établit à au moins un militaire tué et plusieurs blessés, dont des civils. L'embuscade et le bilan «provisoire» ont été confirmés par une autre source de sécurité malienne, selon laquelle l'embuscade a été «tendue par une vingtaine de personnes à moto». Selon un élu de la localité de Gossi, qui a mentionné un bilan de deux tués, un militaire et un civil, l'escorte sécurisait un bus de transport circulant du nord vers le sud du Mali, lorsqu'elle a été attaquée. Mardi dernier, selon le ministère de la Sécurité malien, 27 personnes ont été tuées lors «d'affrontements» entre des «membres de la communauté Idourfane», un groupe touareg, dans le secteur d'Inékar, à quelque 45 km à l'ouest de Ménaka (nord-est). Mercredi, sept soldats des Forces armées maliennes (FAMa) et un chauffeur civil ont trouvé la mort dans la région de Mopti, au centre du Mali, lorsque deux véhicules d'une mission d'escorte ont sauté sur des engins explosifs «improvisés», selon le ministère malien de la Défense. Cette «attaque terroriste lâche» s'est produite entre Bambara-Maoudé et Douentza, deux localités situées entre Tombouctou (nord) et Mopti (centre). Face à cette flambée de violence, l'armée française a largué jeudi 120 parachutistes dans la région de Ménaka dans le cadre de son opération antidjihadiste «Barkhane», selon l'état-major français. Cette opération aéroportée «permet de compléter le dispositif en place dans cette région» proche de la frontière avec le Niger, «où se trouvent déjà des forces maliennes et une compagnie» de «Barkhane», a indiqué le porte-parole de l'état-major français, le colonel Steiger. Le G5 Sahel cloué au sol Le 29 juin, le quartier général de la force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), à Sévaré, dans le centre du pays, est attaqué. Le bilan officiel fait état de trois morts, deux militaires et un civil. Quatre suspects ont été arrêtés. Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al Qaîda, a revendiqué l'attentat. En conséquence, il est transféré fin septembre dans le centre, à Bamako, la capitale, sur décision de son commandant. Forte de 5000 hommes, cette force compte combattre le terrorisme aux frontières des pays du G5 Sahel. Mais elle n'est toujours pas pleinement opérationnelle, faute de financement. Le 17 janvier 2012, la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres rebelles ont lancé une vaste offensive dans le Nord. Du 30 mars au 1er avril, la rébellion touareg et les groupes islamistes armés alliés à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) prennent le contrôle des capitales des trois régions du Nord : Kidal, Gao, puis Tombouctou. Mais le MNLA va être évincé par Aqmi et ses alliés du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et d'Ansar Dine, qui vont commettre de nombreuses exactions au nom de la charia. Ils ont été en grande partie chassés par l'opération militaire «Serval», lancée par la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l'opération «Barkhane», dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne. Mais ces groupes sont loin d'être neutralisés. De son côté, le Conseil de sécurité a créé la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) par sa résolution 2100, du 25 avril 2013. Elle prend le relais de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) sous conduite africaine. Le 15 mai 2015, le gouvernement malien, des mouvements armés et la médiation internationale signent à Bamako l'accord de paix conclu à Alger. Malgré cet accord, les violences djihadistes, jusque-là concentrées dans le Nord, se sont propagées vers le centre et le sud du pays, sous état d'urgence sans interruption depuis novembre 2015, puis au Burkina Faso et au Niger voisins.