Même si le contexte de la compétition continentale diffère de l'étouffant climat d'un championnat local sclérosé, l'ESS foulera le stade Essalem de la capitale égyptienne avec les stigmates de la dernière claque reçue. En plus des trois séances d'entraînement effectuées au Caire où l'Ahly n'a certainement pas oublié l'affront subi chez lui et à ce stade de la compétition, en 1988, Rachid Taoussi a sans doute réalisé un travail psychologique titanesque. Pour non seulement retaper le moral mais aussi remobiliser ses troupes devant se retrousser les manches pour affronter l'ogre cairote, intraitable dans son jardin. Dans une grosse ambiance et un adversaire ne lâchant rien, jouant en outre en bloc et se donnant à 1000%, la mission des Sétifiens s'annonce ardue. Pour ne pas caler, les Noir et Blanc doivent montrer beaucoup de solidarité, s'accrocher, laisser passer l'orage et bien négocier les moments forts de la confrontation. En étant solidaires et patriotes, les partenaires de Badrane peuvent tenir en respect un adversaire n'ayant perdu aucun match de son championnat local. Pour mettre leurs vis-à-vis dans le doute, il est impératif d'atténuer leur ardeur, et de casser le rythme d'une attaque ayant craché le feu face à Hafya Conakry, lors du tour précédent. N'étant pas obligé de faire le jeu, le coach ententiste, qui récupère Bouguelmouna et le porteur d'eau Issala, ménagés face à la JSK, va opter pour la prudence et le renforcement du milieu et de la défense, lesquels auront fort à faire ce soir. Habitués à prêter main-forte aux attaquants et à déserter leurs postes, les deux latéraux Redouani et Ferhani devront surveiller leurs adversaires comme le lait sur le feu. Pour sortir indemne de ce guet-apens, il ne suffit pas uniquement d'être solide défensivement. N'étant pas le fort des Noir et Blanc, la monopolisation du ballon est importante en pareilles circonstances. Tout comme une excellente liaison entre la récupération, l'animation et l'attaque. Timide avec peu de buts à son actif, ce compartiment fait grincer des dents. A titre individuel, la situation n'est guère reluisante. En petite forme physique, Djabou, censé montrer le chemin à ses partenaires, semblait émoussé ces derniers temps. Avec son immense talent, la coqueluche sétifienne peut et doit peser sur le cours des débats. Poursuivi par la guigne des blessures, Djahnit est en mesure de donner du rythme au jeu ententiste. Capable du meilleur, Bouguelmouna, s'il est bien servi, peut faire mal. Rentrant dans le rang, Ghacha doit, à l'instar de tout le groupe, se révolter. Bref, pour bien négocier cette première manche, il faut une nouvelle fois se mettre dans l'habit de dignes représentants de 42 millions d'Ententistes…