Après les émeutes des jeunes de la commune de Sidi Amar pour un problème de recrutements au complexe sidérurgique d'El Hadjar, c'est au tour des habitants du bidonville El Moukaouma à El Hadjar, chef-lieu de daïra, de réagir à ce qu'ils ont estimé être une mesure discriminatoire appliquée à leur encontre. Distante de 11 km du chef-lieu de wilaya, la commune d'El Hadjar est, depuis quelques mois, confrontée à de multiples perturbations sociales. Ce mouvement de colère des habitants d'un des plus importants bidonvilles de la commune succède à celui des attributaires des logements sociaux participatifs non achevés quatre années après le lancement des travaux de réalisation. Cette discrimination porterait, selon les habitants sur la décision des autorités locales de leur attribuer à El Horaïcha, une localité à une quinzaine de kilomètres d'El Hadjar, des plateformes inachevées au lieu des logements sociaux réceptionnés conformément au cahier des charges et prêts à être occupés. Pour les habitants, rien ne justifie cette décision si ce n'est éventuellement le favoritisme et le trafic d'influence. Selon eux, ces deux seuls critères auraient prévalu dans la prise de pareille décision « Nous rejetons catégoriquement cette procédure qui porte atteinte à notre dignité. Il s'agit d'une mesure injuste imposée par le favoritisme qui a plané lors de l'étude des dossiers des 25 attributaires de logements sociaux à El Horaïcha. On ne sait par quel miracle ces logements sociaux ont été transformés en plateformes ou prétendues comme telles, car encore à l'état embryonnaire. A qui vont bénéficier les logements sociaux qui nous étaient destinés ? », se sont interrogés ces habitants. La colère de ces derniers est d'autant exacerbée avec une autre affaire portant sur de faux demandeurs de logements. « L'affaire des 200 demandeurs de logements dont les dossiers ont été étudiés par la commission communale, est un secret de Polichinelle. Après enquête, il s'est avéré que ces dossiers avaient été constitués sur la base de faux certificats de résidence et autres documents administratifs », ont affirmé les mêmes habitants du bidonville d'El Moukaouama. Du côté des élus communaux, l'on s'est limité à affirmer, à qui veut l'entendre, que l'attribution des 25 plateformes entre dans le cadre d'une opération sanitaire préventive. Les mêmes élus ont estimé que dans le bidonville en question, quelque 70 familles vivent depuis plus de vingt années, un risque certain d'électrocution. « Outre le risque d'électrocution que ces familles encourent dans des habitations précaires construites sous une ligne électrique de haute tension, il y a également les risques générés par les maladies à transmission hydrique engendrées par l'absence totale de réseau d'évacuation des eaux usées. Même l'approvisionnement en eau potable de ces habitants s'effectue par un seul robinet collectif », ont argumenté les mêmes élus.