Hier vers 15h30, la commune de Sidi Amar, daïra d'El Hadjar, à Annaba, a été une nouvelle fois secouée par des émeutes. Jusque tard dans la soirée, la circulation routière dans les deux sens était bloquée par des barrages improvisés par des centaines de jeunes émeutiers. Dans cette grande agglomération proche du complexe sidérurgique d'El Hadjar, indirectement à l'origine de ces émeutes, appréhendant de probables dépassements, les habitants étaient restés cloîtrés chez eux. Encore une fois, un problème de recrutement effectué à la demande de la société algéro-indienne Ispat en charge du complexe sidérurgique serait la cause de la colère de ces jeunes. Ces derniers ont pointé un doigt accusateur vers les élus de la commune. Contacté par l'Agence nationale pour l'emploi (ANEM) pour l'établissement de 55 convocations à de jeunes recrues de la commune de Sidi Amar, ces élus auraient, chacun en ce qui le concerne, avantagé qui un proche qui un ami. L'information avait circulé de bouche à oreille sur tout le territoire de la wilaya. Confirmée par le test des nouvelles recrues qui avaient répondu à la convocation, l'information a suffi à attiser les braises de l'incendie mal éteint des émeutes de cette fin d'été 2004 qui a entraîné la mort d'un petit enfant. A l'heure où nous mettons sous presse, la route Annaba-Sidi Amar est totalement fermée à la circulation, empêchant, de fait, plusieurs centaines de pères et de mères de familles de rejoindre leurs foyers.