Les dernières perturbations climatiques enregistrées à travers la wilaya de Ouargla ont eu de lourdes conséquences sur l'état général des quartiers, notamment le vieux bâti. Alors que la menace sur les ksour est de plus en plus observée à Ouargla comme à Mestaoua, Ngouça ou Temacine pour ne citer que les plus importants ksour de la wilaya, l'impact des intempéries devient de plus en plus dévastateur. Le dernier bilan de la Protection civile fait état de l'effondrement de 100 habitations en toub et de la destruction partielle de 41 autres, tandis que 21 ont subi des fissures jugées alarmantes et 60 maisons situées en contrebas ont été complètement inondées, d'où le recours à des hydrocureuses pour évacuer les eaux pluviales. 343 interventions ont été effectuées durant les trois jours d'intempéries par les différentes unités de la Protection civile de la wilaya, ce qui dénote de l'importance des dégâts causés. Bien qu'aucune perte humaine n'a été enregistrée, il est néanmoins fait état de quelque 80 personnes blessées ou souffrantes qui ont été évacuées vers les hôpitaux de la région, selon le colonel Baameur, directeur de la Protection civile de Ouargla. Quant à l'état général des constructions dans les ksour et certains quartiers populaires, il ne peut que plonger encore plus dans la précarité car le retour du soleil mettra en évidence de nouveaux effondrements de maisons. Le ksar de Ouargla garde encore le souvenir du décès d'une femme, retrouvée sous les décombres de la maison paternelle, au mois de novembre dernier. Sa famille est toujours sans foyer et loge depuis chez des cousins, dont la maison menace aussi ruine. Malgré de longues coupures d'électricité durant ces trois jours d'intempéries, plusieurs incendies se sont déclarés suite à des courts-circuits. Une dizaine de poteaux électriques se sont effondrés à la périphérie de la ville et 18 compteurs ont éclaté. Par ailleurs, les dégâts causés par les eaux ne cessent d'apparaître au grand jour. Les artères principales, démunies d'avaloirs, ont de nouveau renoué avec les inondations spectaculaires. Les quartiers en chantier, dans le cadre du mégaprojet de lutte contre la remontée des eaux, sont dans un état lamentable. Les interventions de l'Office national de l'assainissement, jugées « lentes » et « mal ciblées » par la population, ont exacerbé la panique et la colère des habitants de certains quartiers, qui ont coupé la route en signe de protestation à Sokra, à la périphérie de Ouargla, à la cité des 100 logements, à El Hdeb et à Haï El Mostaqbel de Touggourt. A signaler enfin qu'après un blocage de 4 heures, la route menant vers El Hadjira a fini par être rouverte à la circulation. Les services de la Protection civile avaient en effet coupé la circulation sur cet axe afin d'éviter des incidents tels que ceux enregistrés en octobre dernier après les crues de l'oued M'zab.