Plus d'une année est passée depuis l'élection de l'APC à majorité FLN, mais la situation de la commune se détériore au fil des jours, sans que personne daigne lever le petit doigt. Les élus se cachent tantôt derrière la décision gouvernementale du 3 décembre 2004 relative au gel de la ville en son état et à sa délocalisation vers oued El Meraâ et tantôt derrière la hantise de faire une fausse manœuvre qui les conduirait devant les tribunaux à l'exemple de tous leurs prédécesseurs depuis la création de la commune en 1984. Les habitants de la capitale du pétrole en appellent donc aux plus hautes instances du pays pour faire cesser leur calvaire et la déliquescence de leur ville. Ce n'est pas une question de budget, puisque les rentrées fiscales de la commune lui assurent des moyens financiers colossaux. Hassi Messaoud peut vivre et faire vivre les autres. Elle vient chaque année à la rescousse du reste des communes de la wilaya de Ouargla, en offrant une partie de ses rentrées pour parer aux situations urgentes en guise de soutien intercommunal. Le problème de Hassi Messaoud est qu'aucune décision à même d'améliorer le quotidien des citoyens n'est prise. Les besoins de plus de 60 000 habitants ne sont pas près d'être comblés et ni les élus ni l'administration ne veulent changer cette situation qui perdure. Les citoyens ont commencé par attirer l'attention sur l'état des routes qui se dégradent de jour en jour, jusqu'à ce que des tronçons entiers deviennent impraticables. Aucun entretien n'est fait. Même constat pour l'éclairage public qui fait défaut sur plusieurs kilomètres. S'ajoute aussi l'absence d'hygiène publique avec l'omniprésence des ordures ménagères et déchets dans les quartiers et même sur le boulevard principal de la ville. Les décharges sauvages s'installent chaque jour sur les routes, notamment sur l'axe Hassi Messaoud-El Borma ou Hassi Mesaoud-In Amenas. Les deux axes menant à l'aéroport Krim Belkacem sont submergés d'ordures jouxtant les pipelines. De toute façon, tout le monde s'en ira à la nouvelle ville de type oasien où tous les rêves, dit-on, semblent permis et où même la poubelle pourra être sortie à travers « des canaux » reliés aux appartements. Les gens ont tant attendu pendant des années et il ne reste plus que huit ans pour changer d'adresse et ajouter « nouvelle » à Hassi Messaoud. Il est donc clair que le statu quo, qui dure depuis plusieurs années, a instauré un laisser-aller quotidien qui ne va pas changer de sitôt. Entre-temps, les opportunistes sont là et prolifèrent. Ils prennent des pans entiers de la ville et s'installent sur les trottoirs pour vendre un peu de tout. Les dernières intempéries ont rajouté de la laideur aux images hideuses de la clochardisation de la ville, avec ses flaques d'eau boueuses et ses débordements que personne ne veut enlever. La cité des 345 logements, située juste derrière le boulevard de Hassi, vit depuis plusieurs semaines dans les eaux usées. Les citoyens mettent du sable ou de grosses pierres pour pouvoir accéder à leurs appartements, lesquels sont envahis par les odeurs nauséabondes. Les réunions n'arrangent rien, les écrits non plus. A Hassi Messaoud, toute décision prend un temps indéfini et le choix d'une entreprise pour régler les urgences ne signifie pas que le dénouement est pour demain. L'installation récente d'un nouveau chef de daïra n'a pas encore eu l'effet escompté sur la ville. En attendant, Hassi Messaoud sombre de plus en plus dans le délabrement.