A l'occasion du 49e anniversaire de sa mort, un hommage lui a été rendu à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Il est l'un des virtuoses de la musique chaâbi d'expression kabyle et arabe. De son vrai nom Larbi Ahcène, Cheikh Hsissen décédé le 29 septembre 1959 à Tunis, à l'âge de 30 ans, demeure méconnu par la jeune génération même si des mélomanes continuent à fredonner ses chansons et à s'inspirer de son œuvre, notamment Ya tir el kafs et Rafdagh tavalizt, laquelle a été reprise par Ali Amrane dans son album Akki Damur sorti en 2010. A l'occasion du 49e anniversaire de la disparition de Hsissen, la direction de la culture de Tizi Ouzou lui a rendu un hommage, en collaboration avec les associations Anadhi (Aïn Zaouia )et Les amis de la Rampe Arezki Louni de La Casbah d'Alger. La journée d'activités a été marquée par une exposition de documents et de photos retraçant sa vie et son parcours artistique, une projection d'un film documentaire, une conférence présentée par Abdelkader Bendamèche et Lounis Aït Aoudia, ainsi qu'une déclamation poétique à la mémoire du Cheikh, par Rabah Haouchine. Etaient présents de nombreux invités parmi lesquels le chef de daïra de Draâ El Mizan, le représentant de l'APW, M. Graichi, le maire de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguellet, le sénateur Hocine Haroun, le fils de Cheikh Hsissen et des amis de l'artiste. Dans l'après-midi, un gala artistique a été animé à la grande salle de la maison de la culture Mouloud Mammeri par Akli Yahiatène, Ali Ferhati, Taleb Tahar, Rabah Ouferhat, Mokdad Nacer et le musicien Mustapha Sahnoun. Dans l'allocution prononcée à l'ouverture des activités, la directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Nabila Goumeziane, a salué le travail accompli par l'auteur de Nhar el djemaâ rah tiri : «Aujourd'hui, c'est un travail de mémoire que nous entreprenons pour mettre en lumière l'œuvre d'un grand artiste algérien qui nous a quittés à la fleur de l'âge, Cheikh Hsissen qui a marqué de son empreinte la chanson chaâbi et la chanson kabyle. C'est un artiste qui nous a marqués également par son parcours durant la guerre de Libération nationale en étant au sein de la troupe artistique du FLN. Cet hommage coïncide aussi bien avec l'anniversaire de son décès mais aussi l'anniversaire de la réconciliation nationale qui a permis à notre cher pays de recouvrer la paix et la stabilité, une réconciliation qui encourage l'œuvre sur la mémoire collective et sur les repères de notre culture et notre histoire, tels que Hssissen.» Issu d'une famille modeste, originaire de Tizi Ameur (commune de Aïn Zaouia), le chanteur Hsissen est né le 8 décembre 1929 à La Casbah d'Alger. Il a été repéré par Chikh Missoum, qui l'intègre dès l'âge de 15 ans au sein de son orchestre comme percussionniste. Bien entouré par des maîtres de la musique populaire, il se fraye un chemin dans son art. Il forme son premier orchestre durant les années 1950 et compose en kabyle et en arabe. En plus de la chanson, Hsissen s'est intéressé à la politique au sein du FLN qu'il rejoint en 1955, avant de s'exiler en France. A la création de la troupe artistique du FLN (1957) à Tunis, il n'a pas hésité à répondre à l'appel de ses amis artistes pour alerter sur la justesse de la cause de son pays, notamment à travers le monde arabe qu'il a sillonné en compagnie de Ahmed Wahby, Mustapha Kateb, Mustapha Sahnoun, Farid Ali, Ouafia Belarbi, Boualem Raïs et autres. Cheikh Hsissen rejoint son Créateur le 29 septembre 1959, dans un hôpital tunisien, des suites d'une maladie pulmonaire. Les restes de son corps ont été rapatriés à Alger en 2012 pour être enterrés au cimetière d'El Kettar.