La police tunisienne se déchaîne sur les responsables de la radio Kalima et ses journalistes. Cette chaîne de radio, créée par des responsables de la revue qui porte le même nom, dont Sihem Bensedrine et Amar El Mestri, semble déranger le régime du président Ben Ali. C'est pourquoi il tente d'étouffer sa voix. En effet, les journalistes et les responsables de cette radio subissent, depuis mardi dernier, un véritable harcèlement policier. Tout a commencé, avant-hier matin, quand des policiers en civil ont arrêté le journaliste Dhafer Otay devant le siège de la radio, soumise à un véritable blocus. « Le journaliste n'a été libéré que vers 20h avec l'interdiction de remettre les pieds dans les locaux de la Radio, sous peine d'emprisonnement », affirme Sihem Bensedrine dans un communiqué rendu public hier. Pis encore, les policiers sont revenus à la charge, hier matin, en interdisant à toute personne d'accéder à l'immeuble où se trouve le siège de la chaîne. « Ce matin du 28 janvier, la police a doublé les effectifs et elle a empêché la secrétaire du CNLT d'entrer dans le bureau du CNLT qui se trouve dans le même immeuble. Un militant des droits de l'homme, Zouhayr Makhlouf, venu exprimer sa solidarité, a été passé à tabac », souligne encore le même communiqué. Les responsables de la chaîne, qui émettait sur internet, pensent que ce harcèlement « est lié au fait que Kalima a inauguré le 27 janvier la diffusion de ses programmes sur satellite ».