La 10e édition du Festival international culturel de musique symphonique, qui se déroule du 13 au 19 octobre, a été étrennée samedi soir à l'Opéra d'Alger Boualem Bessaïah, à Ouled Fayet, non sans beaucoup d'émotion… Le concert inaugural du Festival international culturel de musique symphonique a drainé un public considérable. Des mélomanes, des connaisseurs, des anciens, des fidèles et de nouveaux amateurs ainsi que des officiels ont marqué de leur présence cet événement annuel lyrique, tels que Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, Fatma Zohra Zerouati, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Ghania Eddalia, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme, Abdelkader Zoukh, wali d'Alger, l'ambassadeur de Russie, Igor Belliaev, dont le pays est l'invité d'honneur cette année, des membres du corps diplomatique, Noureddine Saoudi, directeur de l'Opéra d'Alger, Ahmed Madi, président du SNEL (Syndical national des éditeurs du livre), ainsi que des artistes comme Lina Borsali, chanteuse de musique arabo-andalouse et sa manager Leïla El Kebir. Une édition de la fraternité et de la paix Cette édition du Festival international culturel de musique symphonique observe une halte commémorative plurielle. Elle célèbre son 10e anniversaire, le 100e anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, les 60 ans de l'amitié sino-algérienne et, bien sûr, saluant la mémoire de deux grands artistes algériens disparus récemment, Rachid Taha et Djamel Allam. «Cette 10e édition du Festival international culturel de musique symphonique est celle de la fraternité rendant hommage aux regrettés artistes Rachid Taha et Djamel Allam. Une reconnaissance pour ce qu'ils ont apporté à l'Algérie… D'année en année, grâce à une multiplication des efforts, depuis le regretté maestro Abdelwahab Salim, l'on a fidélisé un public mélomane averti…, ainsi que depuis le saut qualitatif effectué par l'Orchestre national symphonique qui est devenu une présence, une entité, œuvrant à l'intérieur du pays et à l'étranger… Le Festival international culturel de musique symphonique est venu pour étayer cette ‘‘propagation'' mélomane à travers la participation grandissante et qualitative des ensembles venus du monde entier. Avec l'apport aussi du labeur consenti par l'Institut national supérieur de musique (INSM), l'ouverture de l'Opéra d'Alger et son Orchestre symphonique…ce qui préside à l'éclosion de ce public nombreux et connaisseur…», déclarera Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture. Ouvrant cette 10e édition, son commissaire, Abdelkader Bouazara accueillera le public en déclarant : «Je souhaite la bienvenue aux ensembles des 14 pays, l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Autriche, la Chine, la République de Corée, l'Espagne, la France, l'Italie, le Japon, la Syrie, la République tchèque, la Tunisie, l'Ukraine… et, bien sûr, la Russie, pays invité d'honneur… Ce festival est placé sous l'égide du ministère de la Culture. Avec le soutien agissant de l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA) et à sa tête Sami Bencheikh, cette 10e édition est celle de l'amour et de la paix. Elle se veut exceptionnelle par sa valeur. Vous êtes les hôtes, nous sommes les invités…». Thanbang Senekal, au nom de ma mère Cette soirée d'ouverture était sous la direction et les auspices du célèbre maestro Amine Kouider. Le «conductor» Amine Kouider conduira l'Orchestre symphonique de l'Opéra d'Alger, 60 musiciens, pour décliner magistralement une première partie lyrique dédiée à Mozart, Verdi, Tchaikovsky, Solovyov, Beethoven, avec la participation de la soprano russe Tiviane Irina et le baryton sud-africain Thanbang Senekal qui a fait vivre au public un grand moment d'émotion. Il annoncera qu'il venait d'apprendre la mort de sa mère et que malgré tout il n'a pas voulu reporter sa participation : «ce soir, je dédie cet aria à ma maman…». Il sera longuement applaudi pour sa dignité, courage et talent aussi. Il interprétera Madiba en hommage à Nelson Mandela et The Way composé par Amine Kouider et dont les paroles sont signées par Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture (et poète). La soprano Tiviane Irina, la grâce incarnée, prouvera qu'elle a du «coffre» en interprétant Moscow Nights de Mozart, des airs de Iolanta et La Dame de pique (Tachaikovsky) en duo avec le baryton Thanbang Senekal. Bons baisers de Russie et d'Afrique du Sud. La seconde partie, symphonique, a été consacrée à la Symphonie n°7 (en la majeur, op.ç2) de Ludwig Von Beethoven. «La Symphonie de Beethoven est l'une des plus belles du répertoire et très compliquée techniquement… J'ai demandé à ce qu'un hommage soit rendu à Rachid Taha et Djamel Allam qui sont de grands artistes. Djamel Allam, pour moi, est une très grande école. J'ai beaucoup appris de sa musicalité, c'est un très grand mélodiste…», nous confiera le maestro Amine Kouider, backstage, quelques minutes avant de monter sur scène. Ainsi, une version symphonique de Abdelkader Ya Boualem et Ouretsrou (Ne pleure pas) rendra hommage aux regrettés Rachid Taha et Djamel Allam sous les ovations et youyous suggérés par… le maestro Amine Kouider. La satisfaction était lisible parmi le public à la sortie du concert. Djazia, une jeune fille, poussera un grand bravo. Ahmed Madi, dans le hall, exprimera ses remerciements à l'endroit des organisateurs de ce grand événement musical. Une mention spéciale pour l'Etablissement public de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) pour son concours agissant à travers la mise en place d'un programme de déplacements par navettes (bus de type 100 P), du 13 au 19 octobre, à destination de l'Opéra d'Alger, à Ouled Fayet, à l'occasion du Festival international de musique symphonique, et ce, depuis la place des Martyrs et la place Audin, à 16h30 et le retour, Opéra d'Alger vers la place des Martyrs.