En dépit de la morosité du climat des affaires et de la régression de la contribution du secteur industriel à la richesse nationale (à peine 4% du PIB), les entrepreneurs présents au 12e Salon international de l'industrie ont continué à réaliser de bonnes affaires et à établir des projections optimistes sur l'avenir de l'entrepreneuriat algérien. Cette importante manifestation économique, qui s'est tenue du 7 au 10 octobre, à l'initiative de la société Batimatec Expo, de la Chambre de commerce et d'industrie de la zone Poitou Charente Côte d'Azur (PACA) et le Club d'affaires pour le développement des entreprises françaises, s'est en effet achevée, mercredi dernier, sur un sentiment de satisfaction dont nous ont fait part tous les exposants interrogés en marge de cet événement présents à cet événement qui a regroupé quelque 120 entreprises et institutions (universités, banques, assurances, agence de soutien à l'investissement) ayant un lien avec l'industrie. Les dirigeants de la Chambre de commerce et d'industrie de la région PACA, qui ont réussi à convaincre une quarantaine d'entreprises françaises à faire le déplacement vers la Foire d'Alger, nous ont eux aussi affirmé être satisfaits des résultats commerciaux que les sociétés de l'Hexagone ont obtenus et des promesses de parteneuriats qu'elles pourraient conclure à court et moyen termes. Pour ce qui est de la partie algérienne, on note, pour cette année, la présence en nombre de grands groupes industriels public et privé, parmi lesquels on peut citer, Sonelgaz, GICA, Getex, Divendus, Manal, CBMI, Bativert, Condor, EMA Metro, etc. Leurs stands n'avaient pas désempli durant toute la manifestation. Les entreprises publique et privée locales, qui se sont adonnées pour la première fois au baptême médiatique, ont également été fort nombreuses cette année. On a ainsi pu découvrir que beaucoup d'entre elles ont investi discrètement, mais efficacement, des créneaux industriels pointus comme l'usinage de pièces de rechange, l'habillement de protection contre les risques industriels, toute une panoplie d'outils de chantiers, la sous-traitante industrielle et la construction métallique. Trésoreries en difficulté Une journée d'étude spécialement consacrée à l'intégration industrielle locale au moyen du partenariat, avec notamment les entreprises françaises, a permis de mettre en évidence les moyens consistants dont disposent certaines entreprises algériennes et la disponibilité des sociétés françaises à les accompagner dans leur développement. La capacité effective des filiales de GICA (SME et SMIF) à prendre en charge la construction métallique des cimenteries en projets et la maintenance de celles qui sont en activité a été largement évoquée par les conférenciers. L'Entreprise du métro d'Alger (EMA Métro) a mis en évidence ses grands moyens matériels et ses grandes capacités d'engineering qui ne demandent qu'à être fédérées à celles des filiales du groupe GICA pour mieux peser dans les appels d'offres de construction métallique et de maintenance des grandes installations industrielles. Le coût de la construction métallique représente environ 70% du coût global d'une cimenterie a tenu à préciser le Pdg de SME. C'est dire l'importance de l'économie en devises qui pourrait être ainsi réalisée pour le grand bien du pays. C'est du reste l'avis du responsable de la Chambre de commerce et de l'industrie algéro-française qui propose d'accompagner de diverses manières toutes les entreprises, grandes et petites, qui s'inscrivent dans cette logique entrepreneuriale. A noter qu'au niveau des stands occupés par des entreprises publiques économiques, il n'est pas rare que l'on vous fasse part des gros ennuis financiers que subissent actuellement la plupart des entreprises industrielles rattachées à des groupes publics. La trésorerie est constamment insuffisante, nous disent-ils, au point de rendre aléatoire la régularité de leurs salaires (un cadre nous a affirmé attendre sa paie depuis plus de 2 mois) et les carnets de commandes vides ou presque. Leur souhait est que le gouvernement intervienne pour régler définitivement ces problèmes qui risquent de les mener à la faillite.