On ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs. En France, les racistes ne prennent plus la précaution de marcher sur des œufs, de manifester leur haine de l'islam avec discrétion, puisqu'ils n'hésitent plus à casser publiquement du musulman à longueur de journée pour alimenter leur appétence islamophobe, leur boulimie de xénophobie. Jadis, l'Arabe était accusé de manger le pain des Français. De nos jours, les musulmans sont accusés d'être responsables des pénuries, notamment d'œufs en France. De s'accaparer et de manger les œufs des Français. Ce lundi 17 mars, Maria da Silva, vice-présidente de la fédération des marchés, était invitée sur BFMTV pour s'exprimer sur la flambée du prix des œufs en France. Sans détour, en direct, Maria da Silva a accusé les musulmans d'être responsables de la pénurie et de la hausse du prix des œufs. «Au moment du Ramadhan, les gens consomment énormément d'œufs. Ils cuisinent, ils font leurs gâteaux, donc oui, il y a une grosse consommation d'œufs actuellement», a-t-elle expliqué, imputant donc les hausses de prix et la pénurie d'œufs aux musulmans. Une sortie médiatique qui révèle le climat violemment islamophobe régnant en France. Une islamophobie décomplexée entretenue depuis des années par la classe politique française, les médias et le gouvernement Macron. Les propos de la vice-présidente des marchés de France ont suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. «Trouvez-moi un pays plus islamophobe que la France», a commenté un internaute. Un autre déclare regretter que «les mêmes raccourcis foireux» soient utilisés «pour pointer du doigt les musulmans». «Vous êtes de grands malades», a réagi pour sa part Aly Diouara, le député LFI (La France Insoumise). Globalement, dans le monde chrétien, si l'œuf de Pâques symbolise la résurrection du Christ, en France, sa raréfaction marque, dorénavant, la résurgence du racisme antimusulman, la fécondité de l'islamophobie. Aussitôt le coq gaulois vient à manquer d'œufs, il accuse, sans pondération, le musulman de lui ravir ses poules pondeuses. Ce n'est pas la première fois que certains dirigeants français versent de l'huile sur le feu du racisme. Versent dans l'islamophobie. Déjà en 2022, les musulmans étaient accusés de causer des pénuries alimentaires pendant le Ramadhan. A l'époque, ils étaient accusés d'être responsables de la pénurie d'huile de tournesol, alors que cette pénurie s'expliquait par le déclenchement de la guerre en Ukraine, principal fournisseur des pays européens, et par l'action concertée des spéculateurs. La pénurie actuelle des œufs en France s'explique par l'exportation massive des œufs vers les Etats-Unis, confrontés à la flambée de leur prix causée par la grippe aviaire. Du fait de cette maladie infectieuse affectant les volailles, la grippe aviaire de type H7N9 transmissible à l'homme, les autorités américaines ont été contraintes de procéder à l'abattage de plus 150 millions de poules, soit la moitié du cheptel du pays. Cette réduction forcée de la production d'œufs entraînée par l'abattage de la moitié du cheptel a fait considérablement grimper les prix. Une opportunité pour les producteurs d'œufs et les spéculateurs français. Nombre de producteurs français se sont tournés vers le marché lucratif américain. Ils ont augmenté fortement leurs exportations d'œufs vers les Etats-Unis. Aussi les accusations portées contre les musulmans par la porte-parole de la principale association de défense des intérêts des détaillants sont totalement infondées. Pour ne pas dire diffamatoires. Islamophobes. Par ses accusations islamophobes, Maria da Silva tente d'exonérer la responsabilité de ses collègues, les commerçants et producteurs français. De désigner les musulmans comme boucs émissaires. D'attiser la haine des musulmans. Qu'arriverait-il au paradis si on y installait les Français ? Dès leur emménagement, la pénurie du bonheur éternel se répandrait. Le jardin d'Eden sera métamorphosé en pépinière de djinns. Le règne de la paix des âmes en empire de la colère et en siège de la haine. La xénophobie et l'islamophobie gouverneront les cœurs. En résumé, le paradis deviendrait comme la France contemporaine : un enfer.
